Christine Revault D’Allonnes Bonnefoy (S&D). – Madame la Présidente, personne n’a rien à gagner dans le fait que le Royaume-Uni quitte l’Union européenne. Une rupture est toujours douloureuse, et si l’union fait la force, la désunion est une terrible source de vulnérabilité.

Les Britanniques n’ont rien à gagner à se retrouver isolés sur la scène internationale et à perdre tous les bénéfices que leur apportait l’appartenance à l’Union européenne: la liberté de circulation, la liberté de résidence, le marché unique, la charte des droits fondamentaux, et j’en passe. L’Union européenne sera elle aussi perdante. Elle se retrouve amputée d’un membre, affaiblie dans plusieurs de ses politiques et avec des millions de ressortissants à l’avenir incertain. Là encore, la liste est longue.

Mais si la peine que ressentent aujourd’hui tous les pro-européens est vive, nous restons néanmoins des responsables politiques. Alors, malgré la tristesse que nous pouvons ressentir à titre individuel vis-à-vis de nos collègues, camarades ou amis, nous devons aller de l’avant et transformer cette crise politique en occasion pour la refondation de l’Europe. Il nous faudra nous battre pour que les citoyens soient la première priorité des négociations de sortie du Royaume-Uni, puis de l’éventuel partenariat qui suivra. Mais, surtout, il faudra entendre la colère qui a porté les tenants du Brexit et réformer l’Europe en profondeur pour que demain, l’adhésion à l’Union européenne soit à nouveau une évidence pour ses habitants. L’Europe de la protection, de la paix, de la prospérité, l’Europe que nous aimons doit retrouver toute sa splendeur. Le sursaut démocratique sera la condition de la survie du projet européen.