Jean-Paul Denanot (S&D). – Monsieur le Président, cette révision du cadre financier pluriannuel 2014-2020 est une victoire. C’est une victoire à tempérer, mais une victoire quand même. C’est une victoire pour le Parlement européen et je tiens, à cet égard, à remercier le travail de ma collègue du groupe des socialistes et démocrates, Isabelle Thomas, ainsi que celui du corapporteur, Jan Olbrycht. Ils sont restés pugnaces et patients tout au long de ces négociations et ont su faire respecter les prérogatives du Parlement européen, qui est aussi garant de la démocratie.

Cette victoire ne doit toutefois pas occulter l’urgente nécessité de voir plus grand, de viser plus haut, de penser plus audacieux. Après bientôt trois années de mandat au Parlement européen, je n’aurai eu de cesse, malheureusement, de rappeler que le budget de l’Union européenne est insuffisant et qu’il faut l’alimenter par des ressources propres, elles mêmes tirées des ressources nécessaires aux défis écologiques et aux défis sociétaux.

«N’avoir pas le courage de son opinion, c’est n’avoir pas d’opinion» écrivait le Français Émile de Girardin dans ses Pensées et maximes en 1867. Il est temps aujourd’hui de cesser de s’arc-bouter à l’existant et de conduire durablement le monde de demain. Pour cela, un budget plus ambitieux est nécessaire, d’autant plus que de nouvelles politiques doivent chaque année être mises en œuvre et que leur financement ne peut pas être issu du déshabillage des politiques structurelles, comme la PAC et les politiques de cohésion.