La Commission européenne a annoncé aujourd’hui dans le cadre de son rapport sur le mécanisme d’alerte des déséquilibres macroéconomiques le lancement d’une enquête approfondie concernant l’Allemagne. Elle juge potentiellement excessifs les excédents commerciaux du pays. Le consensus élaboré autour de principes économiques contestés commence à s’effriter: la Commission européenne commence enfin à tourner le dos à l’idée selon laquelle la crise provient uniquement de décisions budgétaires inadaptées par les responsables nationaux des pays en difficulté.

« Mieux vaut tard que jamais: trop longtemps en effet, la Commission européenne a niée les interactions économiques existants entre les Etats membres de l’Union. L’Union européenne et singulièrement la zone euro doivent désormais dépasser la morale ordolibérale refusant de placer sur un pied d’égalité déficits et excédents commerciaux », estime l’eurodéputé socialiste Liêm Hoang-Ngoc, membre de la commission des affaires économiques et monétaires.

« Les déséquilibres en termes de performances économiques et sociales minent les fondements même de la zone euro: si la Grèce ne peut pas vivre éternellement à crédit, l’Allemagne ne peut pas non plus se satisfaire d’exporter sa forte production de biens vers ses partenaires tout en affichant plus de 8 millions de travailleurs pauvres » ajoute-t-il.

« La France fait l’objet d’un bilan approfondi concernant la perte de compétitivité de ses entreprises: ce n’est plus le coût du travail qui figure au premier rang des accusés, mais les faibles capacités d’investissement de nos entreprises dans le domaine de l’innovation » précise la Présidente de la commission de l’emploi et des affaires sociales Pervenche Berès.

« La seule voie possible pour sortir l’Union Economique et Monétaire de la crise réside dans la capacité des Européens à dresser un bilan sincère de leurs atouts et de leurs faiblesses tout en gardant à l’esprit la communauté de destin qui les lie. En 2014, les socialistes européens porteront un projet alternatif fondé sur une convergence économique et sociale réelle et ambitieuse pour l’ensemble des Européens, à l’image du combat porté par nos camarades socio-démocrates allemands pour arracher de la Chancelière allemande l’instauration d’un salaire minimum obligatoire » conclut l’eurodéputée socialiste.