Sylvie Guillaume (S&D). – Madame la Présidente, certains pourraient s’exclamer: « Encore un débat sur les migrations au Parlement européen! ».

En effet, depuis peu, pas une plénière ne se déroule sans que parmi les débats le sujet migratoire soit abordé. Ce sont les nouvelles méthodes des passeurs qui ont, pour l’essentiel, motivé la tenue du débat d’aujourd’hui. Des cargos poubelles, au départ de ports turcs ou égyptiens, abandonnés en chemin, qui sont capables de transporter des groupes encore plus importants de migrants. Ce business macabre ne connaît pas la crise, bien au contraire, avec des réseaux de passeurs toujours plus puissants et sophistiqués qui au passage empochent des millions d’euros.

Si les modalités sont nouvelles, les causes, elles, ne le sont pas. Les conflits en Syrie, en Iraq, l’instabilité en Afghanistan ont des conséquences effroyables, forçant des dizaines de milliers de personnes à emprunter des routes toujours plus coûteuses et périlleuses. Si les modalités sont nouvelles, les solutions ne le sont pas non plus. Comme d’autres collègues, je n’ai eu de cesse de rappeler, au cours des derniers débats, la nécessité d’une approche globale des migrations et notamment la promotion de voies légales.

Du point de vue de l’asile, il existe déjà plusieurs mécanismes pour admettre des réfugiés sans qu’ils soient obligés de risquer leurs vies. Que nous parlions de réinstallation, d’admission temporaire humanitaire, d’une politique de visas plus souple ou bien encore de regroupement familial, des solutions existent et d’autres peuvent également être envisagées. Or le compteur tourne.

Deux questions pour conclure. Qu’envisage la Commission européenne, concrètement, en matière de voies légales dans son approche globale sur les matières de migrations et comment les États membres entendent-ils renforcer leur collaboration en matière d’interception, de sauvetage en mer et d’accueil des migrants?