Sylvie Guillaume (S&D). – Monsieur le Président, l’Isère, la Tunisie, le Koweït, la Somalie: en quelques heures, la violence terroriste a frappé. Si rien ne permet d’affirmer que ces actions sont coordonnées, l’horreur de ces massacres est multipliée par leur simultanéité. Dans ce moment lourd de menaces, nous devons garder en mémoire les leçons des attentats précédents. C’est en refusant la psychose et en proclamant l’unité, qu’elle soit nationale, européenne ou bien encore internationale, que nous combattrons ce phénomène sans précédent. La résilience passe et passera par la responsabilité et le rassemblement de tous.

Le phénomène du terrorisme est d’une grande complexité, tant il est vrai que les causes sont, à la fois géopolitiques, sociales, économiques ou même psychologiques. Ces causes multiples appellent donc une solution globale. Oui, le caractère inédit et évolutif de la crise actuelle impose une mise à niveau des dispositifs européens sécuritaires et judiciaires. Oui, il requiert également une nouvelle réflexion et des outils adaptés au djihad médiatique et numérique, qui permet aux terroristes d’atteindre chaque point du territoire national, européen et international. Oui, il nécessite une offensive contre les flux financiers qui alimentent le combat terroriste. Oui, il rend indispensable une utilisation pleine et entière des instruments existants pour mieux empêcher la circulation des djihadistes à l’intérieur et à l’extérieur de l’espace Schengen.

Mais on ne peut pas se contenter du tout répressif. Toute solution passe également par des mesures de prévention de la radicalisation avant que celle-ci ne débouche sur de la violence. L’inégalité, la marginalisation, l’exclusion sociale, la difficulté d’accès à un enseignement de qualité sont autant de facteurs pouvant favoriser la radicalisation. La Commission l’a d’ailleurs très justement indiqué dans son programme européen en matière de sécurité.

L’éducation, la participation des jeunes, le dialogue interconfessionnel ainsi que l’emploi et l’inclusion sociale ont un rôle essentiel à jouer pour prévenir la radicalisation.