Sylvie Guillaume (S-D).
– Monsieur le Président, Monsieur le Vice-président, chers collègues, le discours est récurrent selon lequel les États membres admettraient la nécessité d’établir des politiques communes de gestion de l’immigration au niveau européen ainsi que des politiques visant à l’intégration sociale des immigrés.
Pourtant, nous le voyons tous les jours, la réalité est bien loin de cela. À titre d’exemple, dans le cadre des discussions budgétaires, le Fonds pour l’intégration des migrants se voit amputé de moyens d’action. Quant aux États membres, nombre d’entre eux continuent, de manière unilatérale, à légiférer et à réglementer limitativement la mobilité vers et sur leur territoire, à restreindre l’accès à leur marché de l’emploi, au système social, au système éducatif et à rendre le regroupement familial difficile.
Dans le même sens, la politique européenne de lutte contre l’immigration illégale et de contrôle des frontières extérieures équivaut, au final, et ce au mépris des droits humains, à faire porter la surveillance des frontières sur nos voisins. Nous l’avons vu entre l’Italie et la Libye.
Cette tendance à l’externalisation permet somme toute à l’Europe de s’exonérer de ses responsabilités. Ceci n’est pas acceptable. Les moyens supplémentaires donnés à Frontex ne pourront jamais se substituer à la nécessaire solidarité qui doit unir les États membres pour agir ensemble dans l’accueil des personnes qui ont besoin d’une protection internationale, comme dans l’accueil d’une main-d’œuvre étrangère nécessaire pour répondre aux défis démocratiques de demain.
Quelles sont les dispositions que vous prévoyez pour une véritable solidarité et de véritables réponses aux maux dont sont victimes les migrants?