Non aux fonds de pension par capitalisation!

Strasbourg, le 9 mars 2005

Les eurodéputés socialistes français ont voté jeudi en faveur d’une résolution du Parlement européen sur la révision à mi-parcours de la Stratégie de Lisbonne. S’il aurait souhaité aller plus loin sur de nombreux points (soutien à la réforme du pacte de stabilité, lancement d’un emprunt type Delors, fiscalité, social, ressources propres de l’Union, etc.) Harlem Désir, co-rapporteur socialiste du Parlement européen sur la résolution, estime que le texte constitue globalement un projet équilibré bien meilleur que celui exposé par la Commission européenne dans sa communication du 2 février dernier. Il a réussi à convaincre la droite à modifier un amendement portant sur la réforme des retraites et les fonds de pension (basés sur la capitalisation).

Harlem Désir a, en effet, failli ne pas voter son propre rapport en raison d’un amendement introduit par le PPE, inacceptable aux yeux des socialistes français: la droite a persisté à vouloir introduire un amendement concernant la réforme des pensions, notamment une initiative en faveur des fonds de pension (capitalisation).

« Nous ne pouvions accepter que l’on utilise la Stratégie de Lisbonne et la résolution du Parlement sur sa révision à mi-parcours pour pousser au développement des retraites par capitalisation« , a souligné le député français, par ailleurs vice-président du groupe socialiste au Parlement européen.

Le rapporteur socialiste a enfin appelé la Commission à ne pas opposer les trois dimensions économique, sociale et environnementale de Lisbonne. “Leur combinaison est essentielle à la réussite de la stratégie qui doit se fonder sur les atouts du modèle européen et non sur son démantèlement”. Pour les socialistes, le modèle social est un atout pour adapter l’Europe à la nouvelle donne de l’économie de la connaissance, même si des réformes sont nécessaires comme l’ont montré les pays nordiques qui ont mis l’accent sur la formation tout au long de la vie, la priorité à la recherche et à l’innovation et non sur l’affaiblissement des systèmes de protection sociale.