Le Parlement européen va adopter aujourd’hui, dans le cadre de la révision à mi-parcours du Cadre Financier Pluriannuel, la proposition de mise en place d’une « Plateforme européenne pour les technologies stratégiques » (STEP).
Pour rappel, STEP vient en remplacement du Fonds de souveraineté. L’objectif affiché : renforcer, mobiliser et orienter les fonds existants de l’Union européenne pour soutenir la production européenne de technologies critiques pour les transitions verte et numérique et pallier les pénuries de main-d’œuvre et de compétences.
« Au départ, il s’agissait de répondre aux 330 milliards de l’Inflation Reduction Act (IRA) américain. La réponse envisagée était déjà limitée : 160 milliards d’euros » rappelle la co-Présidente socialiste de la délégation de la gauche sociale et écologique Nora Mebarek.
« Sur le fond, le Parlement européen a obtenu quelques avancées : STEP devra favoriser la participation transfrontalière et renforcer la cohésion économique, sociale et territoriale et la solidarité entre les États membres et les régions ; des conditionnalités sociales devront être respectées pour les projets souhaitant obtenir le label de souveraineté qui facilitera l’accès aux fonds européens. Nos amendements sur l’importance des PME et des créations d’emploi ont été repris. Sur les fonds en revanche, c’est un échec : nous ne pourrons compter que sur 1,5 milliard d’euros d’argent frais via le Fonds européen de défense » insiste l’eurodéputée.
« Avec 1,5 milliard d’euros d’argent frais, STEP n’est donc pas à la hauteur. On ne peut même pas parler d’une rustine sur une jambe de bois à ce niveau-là. Si nous soutiendrons cet accord, car il comporte des mesures pratiques nécessaires – comme l’assouplissement du calendrier de clôture des Fonds régionaux et du Fonds d’aide aux plus démunis pour éviter les dégagements d’office – nous dénonçons néanmoins l’absence coupable d’ambition » ajoute Nora Mebarek.
« Le fonds de souveraineté promis n’est plus qu’un tripatouillage budgétaire, un saupoudrage archi limité : avec STEP, l’Union européenne n’est pas encore à la hauteur des enjeux. » assène l’eurodéputée.
« Pour la prochaine législature, nous nous engagerons en faveur d’un véritable Fonds européen de souveraineté. L’autonomie industrielle européenne dans les secteurs clés du numérique, des technologies propres et des biotechnologies est impérative dans un monde toujours plus conflictuel » conclut Nora Mebarek.