Les images qui nous parviennent de Mayotte après le passage du cyclone Chido sont dramatiques : les Mahorais.es paient un prix humain, social et économique insupportable à l’inaction collective face aux catastrophes environnementales.

Nora Mebarek, co-Présidente de la délégation française du groupe S&D et Vice-présidente de la Commission du développement régional, Christophe Clergeau, Vice-président du groupe S&D en charge de la lutte contre le dérèglement climatique, de la santé et de la protection des populations et Jean-Marc Germain, coordinateur du groupe S&D de la commission des budgets, et l’ensemble de la délégation française du Groupe S&D, sont mobilisés dès cette semaine au Parlement européen à Strasbourg , en marge du vote sur RESTORE.

En octobre dernier, l’Union européenne a démontré sa capacité à répondre efficacement aux catastrophes naturelles en soutenant le Portugal après de violents incendies et l’Europe centrale et orientale après de dramatiques inondations. Ces fonds, issus du FEDER, du FSE+ et du FEADER, ont permis d’apporter une réponse rapide, solidaire et ambitieuse aux drames qui ont frappé ces territoires. Ces outils européens doivent désormais être activés pour Mayotte.

Face aux impacts croissants des catastrophes climatiques, l’adaptation au changement climatique, la résilience et l’aide à la reconstruction, répondant au principe du build back better, doivent devenir des priorités pour l’Union européenne. C’est l’objet de la proposition RESTORE que nous adopterons aujourd’hui.

Pour rappel, nous allons modifier deux règlements cohésion – FSE + et FEDER – et introduire des flexibilités dans le règlement FEADER pour apporter de l’aide aux Européens frappés par des catastrophes naturelles.

Ainsi, le FEDER pourra soutenir la reconstruction et la réparation, avec un financement européen pouvant atteindre 95% du budget ; un préfinancement supplémentaire de 25% pour les nouvelles priorités liées aux catastrophes sera également possible. Pour atténuer les impacts socio-économiques des catastrophes naturelles, le texte prévoit que le FSE+ puisse financer des dispositifs de chômage partiel et d’accès aux soins de santé, y compris pour les personnes qui ne se trouvent pas en situation de vulnérabilité. La distribution d’aide alimentaire et d’assistance matérielle sans conditions sera également envisageable avec l’appui du FSE +.

L’Europe se dote ainsi d’instruments pour agir. Mayotte, territoire européen, doit bénéficier de l’ensemble des outils que l’Europe mobilise pour ses citoyens face aux catastrophes naturelles.

Nous alertons cependant sur le fait que ces moyens resteront insuffisants à termes à la lumière de l’accélération et de l’intensification des épisodes climatiques extrêmes.

Nos instruments financiers ne nous permettent plus de faire face au défi d’adaptation que nous impose le changement climatique. C’est pourquoi, nous appelons à la mise en place d’une capacité budgétaire permanente et significative, dédiée à la gestion des urgences d’ampleur. La vocation première des fonds de cohésion est et doit rester la réduction des disparités régionales et les objectifs structurels de long terme, pas la réponse aux crises. 

Il est temps d’agir, pour reconstruire, protéger et renforcer la résilience et l’adaptation au changement climatique de Mayotte et de ses habitants. Nous devons renforcer la prévention aujourd’hui, pour sauver des vies demain.