Le Parlement a voté mardi 16 avril la proposition de la Commission européenne visant à renforcer l’encadrement des activités de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) après la longue opposition de la droite européenne.
Eric Andrieu, Président de la commission Pesticide, se félicite de ce vote qui « va dans le sens des recommandations votées par la commission spéciale sur les pesticides et qui demandait à la Commission européenne, aux États membres et à leurs agences plus de transparence et d’indépendance. »
« C’est une première étape. Il est fondamental de garantir une meilleure fiabilité des études utilisées par l’Agence européenne de sécurité alimentaire, qui doivent être dénuées de tout conflit d’intérêt, afin de mieux protéger la santé des 500 millions d’Européens. »
Avant d’ajouter : « Nous serons vigilants à ce que les agences européennes et nationales cessent tout copier-coller des études de l’industrie, afin de regagner la confiance des citoyens européens. »
Pour l’eurodéputé socialiste cependant, « nous devrons aller plus loin dans la réforme du système d’autorisation des produits phytosanitaires en Europe. » Il appelle de ses vœux une refonte de la législation européenne sur les pesticides et notamment une révision du règlement UE 11/07 de 2009.
Pour Karine Gloanec-Maurin, membre de la commission de l’Agriculture : « Nous demandions la publication des études le plus tôt possible, afin de garantir une meilleure indépendance des agences face aux lobbyistes de l’agrochimie. C’est chose faite, et ce, malgré l’hostilité du Parti populaire européen ! ». L’eurodéputée salue l’adoption de ce texte « qui répond à l’initiative citoyenne « Stop glyphosate » signée par plus de 1,3 millions de personnes ».
Pour les eurodéputés socialistes et radicaux de gauche, le vote d’aujourd’hui est un pas dans la bonne direction : l’Autorité européenne de sécurité des aliments devra désormais publier toutes les données et informations relatives aux demandes d’autorisation dès leur réception.
Un registre européen des études sur les substances soumises à une autorisation est en cours de création. La Commission disposera également d’une nouvelle possibilité de demander à l’EFSA de commander des études de vérification dans des circonstances exceptionnelles.
« C’est toute notre alimentation que nous devons débarrasser de ces produits toxiques » concluent Karine Gloanec Maurin et Éric Andrieu qui appellent de leurs vœux une refonte de la législation européenne sur les pesticides.