À l’initiative du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, une réunion extraordinaire des ministres des affaires étrangères de l’Union européenne aura lieu aujourd’hui, dans un contexte de crises multiples : Bélarus, Liban, Turquie. Nous saluons cette action déterminée de la part de Josep Borrell : les droits humains doivent être respectés partout et tout le temps, l’Union européenne doit agir fermement en ce sens.

Concernant le Bélarus, pour Raphaël Glucksmann, eurodéputé Place publique membre de la commission des affaires étrangères, « l’Union européenne doit montrer qu’elle est aux côtés des citoyens et mettre en place, dès maintenant, des sanctions contre les dirigeants de ce pays et exiger la libération immédiate des prisonniers politiques. La stratégie répressive de Loukachenko est aussi claire qu’insupportable : le déchaînement de violence qu’il provoque en impliquant les forces de l’ordre a pour objectif d’intimider la population pour faire cesser les manifestations. Parce que ces élections truquées sont inacceptables, la communauté internationale doit réagir vite et apporter son soutien à l’ensemble des acteurs démocratiques, et ainsi encourager policiers et militaires à refuser d’obéir aux ordres d’un pouvoir déchu ».

Même chose concernant la situation au Liban : l’Union européenne doit exprimer sa pleine solidarité avec le peuple libanais après les explosions dévastatrices du 4 août dernier. Elle doit participer activement aux initiatives d’urgence et à la reconstruction, mais aussi soutenir celles et ceux qui appellent au changement. La communauté internationale a notamment un rôle essentiel à jouer dans la lutte contre la corruption, point essentiel pour que la démocratie reprenne ses droits dans ce pays affecté par de profondes inégalités.

Enfin, face aux tensions en Méditerranée et à une dangereuse escalade, nous appelons à agir en responsabilité. Au vu et au su de tous, la Turquie a d’abord violé l’embargo sur les armes à destination de la Libye puis menacé des navires français. Elle mène également des forages gaziers illégaux dans les eaux territoriales grecques. Si Erdoğan est évidemment responsable de ces actes, la délégation de la gauche sociale et écologique rappelle avec force la faute stratégique de la Commission Juncker qui a délégué sa responsabilité en confiant à la Turquie la gestion des réfugiés syriens. Depuis lors Erdoğan n’hésite pas à exercer un chantage dès que la tension monte. Le silence de l’Union européenne ne peut plus durer. Elle doit désormais répondre de manière coordonnée à la politique répressive et aux exactions d’Erdoğan.

Pour notre délégation, « Mme von der Leyen avait promis une Commission « géopolitique ». Il est temps de faire la démonstration de cet engagement et de parler en Européen au nom de l’Union pour défendre nos principes et soutenir les démocrates partout, au Bélarus, au Liban, en Turquie mais aussi à Hong Kong. Faire preuve d’impuissance et de lâcheté dans la torpeur de l’été reviendrait à laisser le champ libre aux régimes totalitaires, ce qu’aucun-e Européen-ne sincère ne peut tolérer ».