Le Parlement européen a décerné, aujourd’hui, le Prix Sakharov pour la liberté de l’esprit à deux femmes yézidies qui ont fui, au péril de leur vie, l’esclavage que leur a imposé Daech : Nadia Mourad et Lamiya Aji Bachar.

Face au drame que vivent les membres de la communauté yézidie, nous appelons les Etats membres de l’Union européenne à prendre leurs responsabilités alors que les ressortissants irakiens, dont font partie les Yézidies ne sont pas éligibles au principe de la relocalisation[1]. Seuls les ressortissants originaires des pays suivants peuvent y accéder : Syrie, Érythrée, Burundi, Mozambique, Bahreïn, Bhoutan, Qatar et Yémen. L’Irak, pays où vivent la majorité des Yézidies, ne figure pas sur cette liste.

Nous soutenons pleinement les deux lauréates qui demandent à l’Union européenne de reconnaître et de s’opposer au génocide en cours. Il faut protéger les survivants, à la fois sur place et en accordant en Europe le statut de réfugié aux Yézidies qui le demandent.

L’attribution de ce prix est aussi l’occasion de demander à tous les États membres de jouer le jeu de la solidarité et de l’accueil des réfugiés. En effet, plus les Etats membres relocaliseront des demandeurs d’asile, moins il sera nécessaire de restreindre l’accès à cette même relocalisation. Ainsi, la pression sur les Etats membres dits de première entrée (Italie et Grèce) sera moindre et la protection des réfugiés mieux assurée.

 

[1] La relocalisation ne peut s’appliquer qu’aux demandeurs pour lesquels le taux moyen de reconnaissance de la protection internationale au niveau de l’UE est supérieur à 75%. Ce chiffre a été fixé par la Commission pour donner la priorité aux personnes le plus susceptible d’obtenir une protection. Mais cette statistique se fait par nationalité uniquement.