Le mercredi 12 septembre, le Parlement européen s’est prononcé sur les trois premiers textes de la réforme de la Politique Commune de la Pêche. Anticipant le vote qui aura lieu sur le Règlement de base et le FEAMP à la fin de l’année, ces rapports permettent d’amorcer les débats.

Pour Isabelle Thomas, Députée européenne socialiste française membre de la commission de la pêche, c’est un bon début mais beaucoup reste encore à faire. Elle souligne notamment que « les votes ont permis de démontrer qu’une majorité du Parlement n’est pas en faveur de concessions de pêches transférables (CPT) visant à libéraliser le secteur de la pêche. Même s’il est encore malheureusement fait référence aux CPT dans le texte adopté, ceux-ci deviennent facultatifs. Une position plus atténuée a également été adoptée sur le débarquement obligatoire des rejets, on envisage maintenant une mise en œuvre graduelle au cas par cas, en prenant en compte les différentes contraintes des pêcheries. Si le débarquement des captures accessoires devait être approuvé  dans le règlement de base, on a également obtenu dans le texte sur l’Organisation Commune des Marchés la garantie qu’un dédommagement financier serait prévu pour les professionnels. Enfin pour ce qui est du Rendement Maximal Durable, un compromis a pu être obtenu afin que ce taux soit appliqué au plus tard en 2020 et non en 2015. »

Beaucoup de propositions qui viennent donc atténuer la proposition de la Commission européenne, mais Isabelle Thomas souligne qu’il reste encore beaucoup de travail à faire: « il va falloir intensifier nos négociations en commission afin de nous assurer encore davantage d’un véritable équilibre entre les piliers économique, environnemental et social de la réforme, ce dernier ayant été relayé au second plan dans la proposition de la Commission européenne, au détriment des objectifs UE2020. Le débat sur le renouvellement de la flotte vieillissante devrait également faire partie des grands chantiers des mois à venir, car c’est un aspect fondamental du développement d’une pêche moderne. »

Catherine Trautmann, Présidente de la Délégation Socialiste Française, rappelle que nous n’avons pas le droit à l’erreur: « nous définissons actuellement l’avenir de la pêche européenne, si cette réforme est imparfaite il faudra attendre 10 ans avant que les discussions soient rouvertes. C’est par ailleurs la première fois que le Parlement a un pouvoir de colégislateur sur ces questions, qui traditionnellement était réservées aux Etats membres, nous nous devons donc d’être à la hauteur de nos nouvelles prérogatives, il en va du bien de la ressource halieutique, des activités de pêche et de l’économie de nos zones côtières. »