Le Parlement européen a adopté une recommandation à l’intention du Conseil sur le rôle de l’Union européenne en Irak (rapport de la socialiste portugaise Ana Gomes). Cette recommandation, soutenue par les socialistes français, prône une stratégie visant à construire un Irak « sûr, unifié, prospère et démocratique ».

La Délégation socialiste française a mis l’accent sur un drame majeur trop souvent occulté : celui des personnes déplacées au sein du territoire irakien ou réfugiées dans les pays voisins.

« Nous sommes confrontés au plus grand déplacement de populations au Moyen-Orient depuis 1948« , précise Béatrice Patrie, présidente de la délégation pour les relations avec les pays du Mashrek. « Une action concertée est urgente au niveau européen. »

Quelques 2.3 millions de personnes ont fui leur pays depuis le début du conflit irakien. Ils ont trouvé refuge dans les pays voisins, principalement la Syrie (près de 1.5 millions) et la Jordanie (entre 500.000 et 750.000 personnes) mais également l’Egypte (70.000 personnes), le Liban (entre 20.000 et 40.000), la Turquie (10.000) et les Etats du Golfe (200.000).

« Le rôle de l’UE et de la communauté internationale est de permettre à terme le retour de tous ces réfugiés chez eux. Toutefois, un retour n’est pas envisageable à court ou à moyen terme. Certains réfugiés particulièrement fragilisés nécessitent un transfert vers un pays occidental », poursuit l’eurodéputée socialiste française.

« A l’heure actuelle, on constate que le taux de reconnaissance des demandes d’asile des réfugiés irakiens varie considérablement d’un Etat membre de l’Union européenne à l’autre, ce qui est intolérable », ajoute Martine Roure, vice-Présidente du Parlement européen et membre de la commission parlementaire des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures.

« Ceci est d’autant plus inacceptable que nous cherchons à mettre en place un système européen commun d’asile« , dit encore Martine Roure.

« Nous nous félicitons de ce message fort du Parlement européen qui demande que les réfugiés irakiens puissent trouver refuge en Europe (via les programmes de réinstallation gérés par le HCR ou via les demandes d’asile classiques) et qui condamne les retours forcés en Irak, contrairement à la politique suivie par le Président Sarkozy« , ont conclu les deux euro-députées.

Strasbourg, le 13 mars 2008