Sylvie Guillaume (S&D). – Madame la Présidente, tous les Conseils européens sont importants, mais celui de juin présente un caractère particulier. Il s’agit de l’ultime occasion de démontrer que l’Europe refuse de rester paralysée face à la question migratoire. C’est une question de crédibilité pour les 28, c’est leur responsabilité.

Le sujet sur lequel le Conseil doit sortir de l’ornière est la révision du règlement Dublin, tout le monde en a convenu aujourd’hui.

Nous y sommes parvenus au Parlement, alors que nous sommes bien plus nombreux et quelquefois bien plus divers, donc cela n’est pas une mission impossible. Mais pour cela, il faut que les chefs d’État cessent de se voiler la face. Les migrations ne vont pas s’arrêter du jour au lendemain, et ils sont dans l’obligation de trouver une solution partagée, sinon ce qui va se passer est assez simple: chaque État membre proche d’une route migratoire va continuer de dépenser son énergie à repousser les personnes de l’autre côté de la frontière ou bien en mer, sans trouver – ni même chercher, d’ailleurs – de réponse structurelle.

Dans ce contexte, il est assez clair que les élections européennes de 2019 seront le théâtre d’une exploitation politique hystérique du sujet de l’immigration, au détriment de tous les autres, et d’une certaine manière, je suis désolée, c’est aussi ce qui s’est passé aujourd’hui.