Le Parlement européen s’est exprimé aujourd’hui sur un ensemble de textes présenté par la Commission européenne et consacré à l’emploi. La droite en a profité pour jouer cartes sur table.

« A un moment où le Conseil européen devrait évoquer une initiative de croissance, à côté des autres dossiers lourds, nous devons avoir à l’esprit la première attente des Européens : garder ou retrouver un emploi », a expliqué Pervenche Berès lors du débat.

« La situation sociale se durcit de jour en jour : nous vivons sous la menace d’une génération perdue, 5,6 millions de jeunes sont au chômage, un jeune Européen sur cinq », ajoute l’eurodéputée.

« Je me félicite de la nouvelle attitude de la part de la Commission européenne sur plusieurs sujets jusqu’ici tabous, comme le salaire minimum. C’est un sujet majeur si nous voulons résoudre les problèmes de pauvreté et de déséquilibres internes au sein de l’Union européenne. La Commission européenne accepte également de se pencher sur l’idée que nous portons d’une garantie pour les jeunes, qui fait qu’un jeune ne pourrait pas se retrouver sans emploi, sans apprentissage ou sans travail après quatre mois sur le marché du travail, quand la droite du Parlement s’y oppose ».

« La droite européenne s’est aussi fait un malin plaisir d’ajouter quelques coups de canif dans notre contrat social : elle s’est prononcée contre l’amendement prônant la solidarité dans les régimes fiscaux afin de préserver la base financière des régimes de protection sociale, réduire la pauvreté et lutter contre les inégalités. Elle s’est opposée à la coordination des négociations collectives à l’échelle européenne ou au rééquilibrage de la fiscalité pour qu’elle pèse moins sur le travail et prononcée contre le relèvement du pouvoir d’achat des salariés dans les pays qui le peuvent », précise l’eurodéputée suite au vote.

« Autre provocation à l’heure où les services publics sont les derniers remparts pour les citoyens les plus vulnérables face à l’exclusion, la droite s’est opposée à l’égalité d’accès aux services publics et sociaux. Enfin, dans un énième vote promettant une véritable descente aux enfers, les conservateurs demandent à affaiblir la protection de l’emploi, de façon à permettre aux entreprises de licencier plus facilement. Alors que les délocalisations menacent, une telle mesure précipiterait le déclassement de milliers d’Européens » conclut la Présidente de la Commission de l’emploi et des affaires sociales.