Jean-Pierre Audy a fait aujourd’hui une intervention au Parlement européen pour revenir sur les affaires de Nicolas Sarkozy et en appeler à la Charte des droits fondamentaux.
C’est une attitude indécente, car ce n’est pas le lieu.
La délégation socialiste française tient néanmoins à rappeler à cette occasion que Nicolas Sarkozy est un justiciable comme les autres, et que la France est un Etat de droit, ce que Jean-Pierre Audy semble oublier.
Les turpitudes de l’UMP ne concernent que l’UMP : les enregistrements de M. Buisson, le dossier Bygmalion, les soupçons sur le financement de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007… tout cela n’a rien à voir avec l’Europe.
Nous défendons le secret de l’instruction, et nous insistons – comme nous le faisons systématiquement – pour rappeler que les personnes concernées sont présumées innocentes.
Par ailleurs, nous rappelons à Jean-Pierre Audy que ces écoutes sont parfaitement légales : dès lors que l’information du placement sur écoute a été donnée au bâtonnier, et que n’ont été transcrites que les conversations laissant soupçonner la participation de l’un des intéressés à une infraction, c’est le droit et c’est un fait, ces écoutes sont légales. Nicolas Sarkozy pourra demander à la chambre de l’instruction de Paris d’examiner la légalité de ces écoutes et de les annuler s’il y a lieu au cours de la procédure.
En conclusion, nous invitons Jean-Pierre Audy à cesser de phagocyter le Parlement européen pour servir les intérêts de son clan, sans parvenir à faire oublier le fond : malgré son grand discours, la délégation UMP a fait preuve d’hypocrisie en votant contre la directive dans le paquet protection des données (à l’exception notable de Jean-Marie Cavada). Ce texte vise pourtant précisément à empêcher tout abus des autorités répressives dans le cadre des enquêtes menées. Comprenne qui peut !