La Commissaire européenne au commerce, Catherine Ashton, et le Ministre coréen du commerce, Kim Jong-Hoon, ont paraphé ce matin le texte d’un accord de libre échange entre l’Union européenne et la Corée du Sud. Si des aménagements sont en théorie encore possibles, cette étape marque la fin des discussions sur les principales dispositions de l’accord.

Kader Arif, coordinateur pour le groupe Socialiste et Démocrate au sein de la commission du commerce international du Parlement européen, ne cache pas son inquiétude.

« Au-delà des difficultés que semblent poser cet accord à certains secteurs de l’économie européenne, comme l’automobile ou le textile, il crée surtout un précédent qui impactera nécessairement l’avenir de nos relations commerciales avec le reste du monde. Lorsque par exemple la Commission négocie dans un protocole culturel des clauses qui outrepassent son mandat, ou qu’elle permet au gouvernement coréen de rembourser à ses industriels les droits de douanes payés pour l’importation de pièces automobiles chinoises, je considère que nous sommes sur une pente dangereuse. »

Le député européen rappelle également les vifs débats qui avaient animé le Parlement au moment de l’adoption de la stratégie commerciale de la Commission, intitulée « Global Europe ». Selon lui, « il n’est pas anodin que cet accord, sensé être le premier d’une nouvelle génération, soit autant critiqué, jusqu’au sein même de la Commission », faisant ainsi référence aux courriers d’alerte adressés par les Commissaires László Kovács et Vladimir Spidla à José Manuel Barroso.

« Je regarderai de près les propositions de la Commission sur les modalités de mise en œuvre de ce texte, cet élément étant déterminant pour son adoption par le Parlement européen », a conclu Kader Arif.