Le Parlement européen adoptera définitivement pendant cette session la réforme des règles encadrant le marché de l’électricité.

Pour les membres de la délégation de la gauche sociale et écologique, cette réforme ne va pas dans le bon sens.

Nous n’avons cessé de le dire : pour résoudre les dysfonctionnements majeurs du marché de l’électricité, qui ont conduit à l’explosion des prix, une réforme d’ampleur est nécessaire. Il faut casser le lien entre prix du gaz et prix de l’électricité[1], et refonder un véritable service public de l’électricité.

Pour Nora Mebarek, co-présidente socialiste de la délégation de la gauche sociale et écologique membre de la commission en charge de ce texte, « cette proposition est trop éloignée de sa raison d’être : mettre un terme à la dangereuse volatilité des prix de l’électricité, à l’inflation des coûts de l’énergie qui frappe les citoyens une première fois à travers leur facture d’électricité, et une deuxième fois en entraînant une inflation des prix des biens ».

« Au lieu de s’attaquer au problème, et compte tenu des divergences entre États membres, la Commission européenne a proposé de renforcer la logique de marché qui est pourtant la cause même du problème. Pire, en ne reprenant pas la proposition des socialistes européens de pérenniser le plafonnement des surprofits, cette réforme va entrainer une régression par rapport aux mesures d’urgences temporaires actuellement en vigueur en Europe » précise l’eurodéputée.

« Par ailleurs, nous voulons que les États membres soient libres d’avoir un monopole national public pour la fourniture d’électricité et ce texte ne le permet pas. Pour ces raisons nous ne soutiendrons pas cette réforme du marché de l’électricité » conclut Nora Mebarek.

 

 

[1] Pour rappel, le mécanisme du « merit order », qui n’est pas remis en cause par la réforme proposée, lie le prix de l’électricité à celui du gaz car, selon ce mécanisme, le prix de gros sur le marché de l’électricité est déterminé par le coût de production de la dernière centrale électrique nécessaire pour répondre à la demande. Pour des raisons techniques, c’est le plus souvent une centrale thermique, et donc c’est le prix du gaz qui détermine le prix de l’électricité, même lorsqu’elle est le fruit d’une production par des centrales nucléaires ou des éoliennes, créant ainsi une aubaine et des surprofits pour les producteurs et une injustice pour les citoyens.