Hier au milieu de la nuit s’est terminé le premier Conseil informel consacré à la croissance. Cette réunion a permis à François Hollande de discuter avec ses partenaires du pacte de croissance qui doit voir le jour au mois de juin.

Dans la partie d’échecs que constitue cette négociation européenne, un basculement stratégique fondamental a eu lieu : le tabou sur les eurobonds est levé. Une majorité s’accorde en effet aujourd’hui autour d’eurobonds ambitieux, qui ne se limitent pas à un fonds de rédemption pour de la dette déjà existante, mais seraient destinés à lever de nouveaux fonds.

La délégation socialiste française a toujours plaidé en faveur de tels eurobonds : nous sommes d’ailleurs persuadés qu’ils verront le jour, car le contexte politique et économique finira par les imposer.

Mais nous refusons d’attendre qu’ils soient mis en place dans le désordre et avec retard lorsque l’Europe sera au pied du mur. Ils doivent être pensés dès maintenant comme un outil d’approfondissement de l’Union économique et monétaire.

C’est là la volonté de François Hollande. En imposant hier soir à l’agenda du Conseil informel un long débat sur les eurobonds, il a montré sa détermination à rééquilibrer les relations franco-allemandes et à œuvrer pour une Europe plus forte face aux marchés et plus protectrice de ses citoyens.

Catherine Trautmann

Liêm Hoang-Ngoc

Pervenche Berès