Pervenche Berès (S&D). – Madame la Présidente, Monsieur le Vice-Président, Monsieur le Commissaire, je vous remercie pour ce diagnostic. C’est une piste de réflexion utile pour défendre ce bien commun qu’est l’euro. Pour des raisons tant politiques qu’économiques, nous devons le préserver.

Vous nous éclairez sur ses faiblesses: c’est utile pour remettre en lumière la nécessité de compléter l’Union économique et monétaire, comme cela a déjà été fait dans le rapport des quatre présidents, dans le rapport des cinq présidents et dans de nombreuses résolutions de ce Parlement, dont la dernière sur un budget pour la zone euro.

Cette analyse peut être complétée, car il faut aussi relever les défauts de conception de l’Union économique et monétaire dans son état actuel et dans son évolution, qui conduisent à l’existence de règles trop complexes, trop opaques, parfois totalement inadaptées et qui induisent un biais contraire à l’investissement nécessaire au fonctionnement de la zone euro elle-même.

Dans le diagnostic, il nous semble peut-être qu’un sentiment d’urgence fait relativement défaut, car nous sommes dans un moment où l’intérêt stratégique de la zone euro a besoin d’être réaffirmé, y compris dans le contexte du Brexit.

Je voudrais m’attarder davantage sur les solutions que vous proposez, dont beaucoup vont dans le sens de ce que nous soutenons et de ce pour quoi nous nous mobilisons, à commencer, comme le commissaire Moscovici l’a indiqué, par un arrangement qui permette un fonctionnement plus démocratique de la zone euro elle-même.

Parmi les quatre principes directeurs que vous proposez, je vous suggère d’ajouter celui d’une contribution au développement durable et à la mise en œuvre des objectifs de la conférence de Paris. Je sais qu’il ne faut pas trop alourdir la barque, mais tout de même, on ne peut pas diviser nos moyens.

Vous proposez des mécanismes de stabilisation macroéconomique: nous le saluons, c’est une piste indispensable. Nous proposons également d’aller vers un code de convergence qui permette d’échapper à une logique trop punitive et qui favorise un système d’incitation grâce à un budget propre de la zone euro, dont le mécanisme européen de stabilité devrait être l’embryon.