Pour faire barrage à l’extrême droite, nous avons aujourd’hui reconduit Ursula von der Leyen, la candidate du PPE, à la tête de la Commission européenne.
Face au retour de la guerre aux frontières de l’Union, à la réélection probable de Trump aux États-Unis, au péril climatique, aux menaces et attaques russes ou chinoises, à la crise sociale, au rejet des institutions, la violence qui se diffuse, les élections européennes du 9 juin étaient cruciales pour l’avenir de l’Union européenne.
La droite conservatrice européenne du PPE a remporté les élections européennes. Le Groupe des Socialistes et Démocrates s’est maintenu comme deuxième force politique. L’extrême droite européenne a sensiblement progressé et se structure désormais en trois groupes au sein du Parlement européen. Avec 376 sièges, l’union de la droite et de l’extrême-droite peut obtenir une majorité au Parlement européen, qui signifierait la régression écologique, démocratique, sociale et la compromission avec les régimes autoritaires. Nous y avons fait barrage.
Nous l’avons fait avec nos partenaires du groupe des Verts, contrairement aux membres français du PPE, dont est pourtant issue la candidate.
Nous l’avons fait, en responsabilité, pour éviter d’autres candidats PPE plus conservateurs comme Kyriákos Mitsotákis ou Andrej Plenković, qui se seraient naturellement tournés vers l’extrême droite.
Nous l’avons fait car nous avons obtenu de la part d’Ursula von der Leyen des engagements fermes qui garantissent notre empreinte social-démocrate sur la politique européenne lors des cinq prochaines années : la poursuite du Green Deal – que la Présidente de la Commission a porté sur l’ensemble du mandat précédent, parfois contre son propre camp –, un plan de réindustrialisation verte du continent, un fonds européen pour soutenir les technologies stratégiques européennes, une hausse du budget européen consacré à la recherche, un plan européen d’adaptation au changement climatique, le renforcement de la défense européenne, la préférence européenne dans les marchés publics, un plan pour le logement abordable, la réciprocité des normes dans les échanges commerciaux pour mettre fin à la concurrence internationale déloyale, la préservation des droits des femmes et des minorités notamment LGBTQI+ et la lutte contre le racisme ou encore un bouclier européen pour la protection de la démocratie.
Nous l’avons fait car la nomination d’Ursula von der Leyen fait partie d’un « paquet », présenté par le Conseil européen, qui porte à sa présidence notre collègue socialiste Antonio Costa. Cette personnalité forte saura défendre une ligne progressiste au sein d’une institution dominée par la droite. L’Estonienne Kaja Kallas est désignée Haute Représentante de l’Union européenne, un symbole qui réaffirme avec force le soutien de l’Union européenne à la résistance ukrainienne.
Mais notre vote n’est en aucun cas un blanc-seing donné à Ursula von der Leyen.
Aujourd’hui, nous lui donnons le mandat de former une Commission européenne. Nous travaillerons afin que les enjeux clés pour l’avenir des peuples Européens, sur lesquels nous avons obtenu des premières garanties, soient abordés plus en détail et incarnés par des commissaires à la hauteur des enjeux. Ce vote n’est que la première étape du processus de formation de la future Commission européenne. La situation historique et le mandat que nous ont confié les citoyens nous obligent. Nous travaillerons avec la même exigence et le même principe de responsabilité jusqu’au vote d’approbation du collège des commissaires cet automne. Et durant tout notre mandat, nous serons d’une vigilance totale sur l’ensemble de l’action de la Commission européenne.