Lors d’un débat en session plénière en novembre 2008 sur la crise du secteur automobile, le député socialiste français Pierre Pribetich s’était prononcé en faveur d’un plan européen ambitieux pour la relance de l’industrie automobile. Le Parlement européen a enfin réagi en votant aujourd’hui une résolution sur l’avenir de l’industrie automobile.

 

« Trop peu, trop tard« , juge l’eurodéputé, membre de la commission parlementaire de l’industrie. Alors qu’il salue cette Résolution, « elle vient tard dans un contexte politique complexe, avec une Commission à bout de souffle et une Présidence du Conseil fragilisée par des problèmes nationaux« .

 

Particulièrement inquiet des répercussions de la crise financière dans l’économie réelle et alors que le secteur des constructeurs européens d’automobile connaît de graves difficultés également, Pierre Pribetich, avait déjà proposé au nom des socialistes français un new car deal, un plan ambitieux pour l’industrie automobile.

 

D’abord pour sauvegarder l’emploi et développer l’emploi en Europe, avec un soutien à la formation. Ensuite, pour accélérer la mutation technologique des entreprises vers la cible des véhicules propres et intelligents, avec la volonté de relancer la demande, en facilitant le renouvellement du parc des véhicules anciens, générateurs de pollution, avec la création d’un bonus écologique européen.

 

Comme le souligne la Résolution commune, la crise a une dimension européenne. Il faut par conséquent promouvoir des initiatives cohérentes et concertées des États membres en faveur de l’industrie automobile européenne, et préconiser la mise en place d’un vrai cadre d’action européen, prévoyant des actions concrètes par lesquelles l’Union européenne, mais aussi les États membres, peuvent adopter les mesures décisives nécessaires.

 

« Pour le moment, chaque Etat agit dans son coin et préserve sa propre industrie. Les autres industries européennes sont par conséquence fragilisées« , explique Pierre Pribetich.

 

La production automobile européenne a en moyenne baissée de 18,3% en février de cette année, mais cette chute a été amortie par l’excellente performance du marché allemand, qui a augmenté de 21,5% grâce à la prime à la casse de 2500 euros. En France, la production automobile a baissé de 13,2% pour la même période.

 

La Résolution insiste par ailleurs sur la nécessité d’associer pleinement les syndicats aux discussions en cours mais également de mettre en place des programmes de formation et de recyclage pour les travailleurs en cas de chômage grâce notamment à l’utilisation de fonds européens (fonds européen d’ajustement à la mondialisation, entre autres) (points 10 et 11 de la Résolution commune).

 

Enfin, Pierre Pribetich prône l’action alors que l’industrie automobile européenne emploie quelque 12 millions de personnes, soit 6% de la population active de l’UE. « L’heure est aujourd’hui à la régulation et à l’action publique« .

 

Strasbourg, le 25 mars 2009