D’après l’Eurobaromètre 2008 sur les discriminations, 3 Européens sur 10 ont observé une personne devenir victime de discrimination. En France, 37% des personnes handicapées ont un emploi contre 73% pour l’ensemble des 20-59 ans. S’agissant de l’homophobie, un rapport de l’Agence européenne des droits fondamentaux paru cette semaine montre qu’elle est largement répandue dans de nombreuses sphères de la société (école, travail, santé) sans que des mesures satisfaisantes soient prises pour enrayer ce phénomène.

 

A la différence de la droite européenne qui a, une nouvelle fois, révélé son visage réactionnaire dans le domaine des libertés, la Délégation socialiste française a soutenu l’adoption d’un projet de directive qui permettra aux citoyens européens de prétendre à une égalité de traitement en matière de protection sociale, d’éducation, de fourniture et d’accessibilité aux biens et services commerciaux, y compris au logement.

 

« L’Année européenne de l’égalité des chances pour tous en 2007 avait certes lancé une dynamique mais beaucoup de choses restaient à faire. C’est donc après plusieurs années de demandes répétées des parlementaires européens que la Commission européenne a finalement présenté le 2 juillet 2008 un projet de directive permettant de mettre fin à la hiérarchie existant entre différentes formes de discrimination. Il était de notre devoir de soutenir ce texte essentiel pour parvenir à une égalité réelle« , a déclaré Martine Roure, vice-présidente du Parlement européen, et membre de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures, qui s’était longtemps battue sur ce dossier. Pour elle, « il n’est inadmissible que la droite ait déposé un amendement visant à obtenir le rejet d’un texte aussi capital pour de nombreux citoyens qui souffrent quotidiennement de telles injustices« .

 

Roselyne Lefrançois, également membre de la commission des libertés, a insisté : « l’enjeu de cette directive était d’assurer le même niveau de protection légale pour toutes les discriminations car, jusqu’à présent, seules les discriminations entre hommes et femmes, ainsi que celles fondées sur la race ou sur l’origine ethnique étaient interdites par la législation européenne. C’est donc un grand pas en avant que nous réalisons ici. Nous pouvons nous en réjouir« .

 

Enfin pour Catherine Boursier, « c’est un message politique fort que nous adressons aux gouvernements des Etats membres : ils auront la responsabilité d’adopter au plus vite et à l’unanimité ce texte que les citoyens européens réclament et sur lequel nos gouvernants ne peuvent faire l’impasse. Grâce aux socialistes européens, la notion de discrimination multiple est introduite. Cela montre notre détermination à avancer vers une Europe plus sociale et plus juste ; reste à voir si nous serons suivis en cela par les gouvernements de nos Etats membres« .

Bruxelles, le 2 avril 2009