Pervenche Berès (S&D). Monsieur le Président, Madame la Commissaire, nous traitons ici d’un rapport qui au fond aurait dû venir bien plus tôt, lorsqu’en 2007, la crise a éclaté à l’échelle européenne et que chacun avait conscience qu’il s’agissait d’une crise de la spéculation et d’un détournement des financements à long terme de l’économie réelle.

Or, depuis, nous avons pris beaucoup de temps pour stabiliser les marchés financiers et pour sauver les banques, mais au fond on fait très peu pour s’assurer de l’essentiel, à savoir du financement à long terme de l’économie pour que l’Union européenne puisse faire face aux défis qui sont les siens: le changement climatique, le défi démographique et que sais-je encore. Alors, voilà une bonne nouvelle et, peut-être que demain, les fonds européens d’investissement à long terme, les ELTIF, deviendront ce nouveau label, un peu comme les OPCVM ont été la démonstration que l’Europe savait inventer des marchés financiers ou des produits financiers utiles au financement de l’économie. Cela sera vrai si ces fonds permettent des investissements en dehors de la spéculation, en dehors des paradis fiscaux et notamment dans le respect des conventions de l’OCDE. Cela sera vrai si effectivement cela permet de favoriser tout de même la création d’emplois – ici en Europe – grâce à ces investissements stratégiques ou permet que des particuliers puissent également contribuer à ces fonds.

Il nous faut aussi tirer les enseignements: le trilogue sur ce dossier a été conclu le jour du lancement du plan Juncker. Il y a bien un signal. Il nous faut encore et encore favoriser ces investissements à long terme, et je voudrais que cela nous serve de fil conducteur lorsque nous examinerons le projet du commissaire Hill en faveur d’un marché européen des capitaux, qui ne doit pas consister simplement dans la reprise de la titrisation mais bien dans le financement de l’économie réelle.