Eric Andrieu (S&D). – Monsieur le Président, entre le début et la fin de mon intervention, 45 tonnes de plastique supplémentaires se retrouveront dans les océans. Comme vous le savez, plus de 13 millions de tonnes de déchets sont rejetées dans nos mers chaque année.
La proposition de la Commission européenne est une goutte d’eau. Ce n’est pas en interdisant les bâtonnets de coton-tige, les couverts, les assiettes, les pailles et les bâtonnets mélangeurs pour boissons et les tiges pour ballons de baudruche que nous allons régler le problème.
Non, les coupables ne sont pas nos citoyens européens qui jettent leurs paquets de chips dans des poubelles recyclables, et il faut arrêter la culpabilisation des consommateurs dictée par l’industrie et les lobbies de l’emballage plastique. Arrêtez avec cette logique néo-libérale, que nous connaissons trop bien en France et qui consiste à dire que la pollution, c’est la faute du consommateur, la crise financière, c’est la faute des ménages et le chômage, c’est la faute des chômeurs.
L’Union européenne doit prendre ses responsabilités et s’attaquer aux vrais pollueurs de la planète: les géants de l’industrie. Croyez-vous vraiment qu’une entreprise comme Coca Cola n’a pas les moyens de changer le modèle économique pour produire moins de plastique?
Nous devons de toute urgence engager un plan Marshall pour les océans, sur la base du principe pollueur-payeur, réglementer de façon stricte et non négociable la production, l’utilisation, la vente, l’importation et le recyclage des produits plastiques. Je propose enfin d’ouvrir le nouveau corps européen de solidarité, que nous avons créé hier, à des projets basés sur le ramassage des déchets. Excusez-moi d’avoir dépassé de 5 tonnes.