Eric Andrieu (S&D). – Monsieur le Président, «Nous voulons des coquelicots», voilà le mouvement qui a été lancé hier en France par des personnalités, des scientifiques, des artistes et des citoyens. Que veulent-ils? Ils réclament l’interdiction immédiate de tous les pesticides de synthèse. C’est un appel d’humains lancé à d’autres humains. Nous avons l’obligation d’avancer ensemble, et ce dans l’intérêt des 500 millions de citoyens européens, mais aussi et surtout – j’ai envie de dire – de nos agriculteurs, qui sont les premières victimes des pesticides, mais qui demandent les mêmes règles pour tous au sein du marché intérieur.

Nous devons agir en responsabilité, mais il y a urgence, et nous le savons. On ne peut pas faire comme s’il n’y avait pas de problème de fertilité, de puberté précoce, comme si 80 % des insectes ou 30 % de nos oiseaux n’avaient pas disparu et comme si les pollinisateurs n’étaient pas en danger de mort. La Commission européenne, Monsieur le Commissaire, doit appliquer, et nous le savons, le principe de précaution tel qu’il est prévu à l’article 191, paragraphe 2, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne. Aussi, j’espère que dans ses propositions futures, l’exécutif européen tiendra compte de nos recommandations formulées ici, mais aussi que notre commission d’enquête sur les pesticides, qui rendra ses travaux à la fin de cette année, en fera autant.

Je veux ici solennellement rendre un hommage particulier à mon collègue Pavel Poc pour cet excellent rapport qui est le fruit d’un véritable engagement de sa part sur ce sujet depuis maintenant plusieurs années.