Martine Roure, coordinatrice PSE pour la commission parlementaire des libertés civiles, en visite à Malte les 23 et 24 mars, a fait état en séance plénière à Strasbourg des conditions de détention inhumaines et dégradantes dont elle a été le témoin.

« Les demandeurs d’asile sont enfermés dans des cages sans aucune possibilité de sortir. Leurs droits les plus élémentaires ne sont pas respectés. Ils n’ont pas d’assistance juridique, pas d’assistance médicale. Nous avons rencontré des personnes enfermées depuis parfois dix huit mois, dix neuf mois, vingt mois, sans aucun contact avec le monde extérieur, dans des conditions sanitaires insupportables« , a expliqué l’eurodéputée lyonnaise.

Certes, elle s’est félicitée que les autorités maltaises n’aient rien caché – comme fut déjà le cas en septembre 2005 à Lampedusa où les demandeurs d’asile avaient été déplacés vers on ne sait quelle destination avant l’arrivée d’une délégation du Parlement européen -, mais ces conditions de détention constituent cependant une violation des droits de l’Homme et de la Directive européenne sur l’accueil des réfugiés.

Elle a appelé fermement le gouvernement maltais à mettre fin au plus vite à son système de détention systématique des migrants. « Les demandeurs d’asile ne sont pas des criminels. Ils viennent souvent de l’enfer et doivent être traitées dignement. »

Martine Roure, reconnaît néanmoins que Malte est un petit pays et par sa situation géographique ce pays subit une pression particulièrement forte. Il est donc du devoir de l’Union européenne d’être solidaire et de partager la charge financière de la gestion de ses frontières.

Mais une réforme plus en profondeur est nécessaire. Il ne s’agit pas que d’un problème d’argent. C’est pourquoi elle a appelé la Commission à effectuer au plus vite la révision du « Règlement Dublin II » et à faire des propositions pour la modifier en substance. « Ne devons nous pas remettre en cause son principe même, à savoir que l’Etat membre responsable du traitement d’une demande d’asile est le premier pays d´accès? En effet, ce principe fait peser une charge insupportable sur les pays situés au sud et à l’est de l’UE et a pour résultat pervers de menacer les conditions d’accueil et l’accès à l’asile. »

« La migration est bien un phénomène du monde contemporain. Nous ne nous soustrairons pas aux responsabilités qui nous reviennent en tant que nations riches en ce qui concerne l’accueil des victimes de l’oppression ou la lutte contre la pauvreté qui est la cause fondamentale de la migration« , a-t-elle conclu.

Strasbourg, le 3 avril 2006