Pervenche Berès (S&D). – Madame la Présidente, Monsieur le Commissaire, j’aurais voulu m’adresser au président de la Commission, Jean-Claude Junker, car il a dit que M. Barroso était son ami. M. Barroso n’est pas mon ami. Avec d’autres, je n’ai jamais voté pour lui, mais je crois que le fait d’avoir été président de la Commission implique des obligations.

Être commissaire est une charge immense. Je ne dis pas qu’après avoir été commissaire, on n’a pas le droit de travailler. Mais on ne peut pas avoir porté l’intérêt général européen et aller ensuite travailler pour Goldman Sachs. Je ne dis même pas qu’on n’aurait pas le droit d’aller travailler pour une banque, mais pour Goldman Sachs? Goldman Sachs est exactement à l’opposé de l’intérêt général européen. Nous ne pouvons pas laisser passer cela sans rien dire.

Or, les 18 mois ne disent rien sur ce point et, pourtant, l’article 245 – comme on introduit parfois un peu de poésie ou de littérature dans l’ordre juridique – dit qu’après la cessation des fonctions, il y a un devoir d’honnêteté et de délicatesse. Personne ne peut penser que M. Barroso a fait preuve de cette délicatesse. Quant à Mme Nelly Kroes, elle a tout simplement menti. Lorsqu’elle avait été auditionnée par ce Parlement, en 2004, nous avions dénoncé le risque de conflit d’intérêts. Elle avait été protégée par M. Barroso au nom de la grande alliance libérale.

Parce que je crois que la Commission est une institution essentielle, que nous en avons besoin pour faire vivre l’idéal européen, nous vous demandons de réviser les règles.