Le Parlement européen adoptera, pendant cette session, sa position vis-à-vis du plan d’action pour l’agriculture biologique, rapport dont Éric Andrieu, eurodéputé socialiste membre de la commission en charge de l’environnement et de celle en charge de l’agriculture, était rapporteur pour le groupe S&D.
« La Commission européenne avait présenté en mars 2021 son plan d’action pour l’agriculture biologique. L’enjeu du vote de cette plénière est simple : préserver l’objectif de 25% des surfaces en agriculture biologique en 2030, cela alors que les libéraux et les conservateurs utilisent comme prétexte la guerre en Ukraine pour détricoter les ambitions climatiques et environnementales dans tous les domaines, et en particulier l’agriculture, en criant au risque de famine » explique Éric Andrieu.
« Pourtant, l’agriculture biologique est le meilleur moyen de structurer des systèmes alimentaires plus durables, tout simplement car elle n’utilise pas de pesticides, permet une utilisation efficace des ressources naturelles et constitue le référentiel le plus élevé en matière de bien-être animal » précise l’eurodéputé.
« Pour la développer, ce rapport insiste notamment sur la nécessité de stimuler la demande de la part des consommateurs. Il propose par exemple de développer le bio dans la restauration collective, ou encore il entend lutter contre les marges excessives pratiquées par certains distributeurs, ce qui pénalisent l’accès des consommateurs les plus modestes » explique Éric Andrieu. Et d’ajouter : « L’autre levier, c’est bien sûr d’encourager la conversion au bio du côté des agriculteurs : le rapport insiste pour que le budget de la PAC serve à récompenser les agriculteurs biologiques pour les services environnementaux – qualité de l’air, de l’eau, stockage de carbone, paysages, etc. – qu’ils fournissent à la société ».
« Atteindre 25% des surfaces en agriculture biologique et réduire de moitié l’usage des pesticides d’ici 2030 ne constitue en aucun cas un saut dans le vide. Les alternatives aux pesticides de synthèse se développent à l’instar du biocontrôle, et les centres de recherche les plus en pointe sur l’agroécologie se positionnent clairement pour une suppression des pesticides de synthèse d’ici 2050 : nous devons fixer un cap clair pour amplifier la transition environnementale de notre agriculture » ajoute Éric Andrieu.
« Les objectifs du Green Deal et de la Stratégie de la Ferme à la Fourchette doivent devenir contraignants, même si les États membres y rechignent et ne font que procrastiner. Il en va de l’équilibre économique du modèle agricole, de notre santé, de notre environnement » concluent les membres de la délégation de la gauche sociale et écologique.