Le Parlement européen a organisé, ce matin, un débat sur le drame qui s’est déroulé dans le camp de réfugiés de Moria. À part quelques expressions indécentes, de façon très majoritaire, les eurodéputés ont demandé une réponse solidaire, à la hauteur du drame qui s’est déroulé. Lorsque les flammes l’ont ravagé, 12 000 personnes vivaient dans ce camp d’une capacité de 3 000 personnes. À l’heure actuelle, les États membres se sont engagés à accueillir… 400 réfugiés issus de ce camp.

« Il va sans dire que ces engagements sont totalement insuffisants. Nous appelons une nouvelle fois à la relocalisation de ces 12 000 personnes dans l’ensemble des États européens », déclare Sylvie Guillaume, présidente socialiste de la délégation de la gauche sociale et écologique. « Plus largement, nous insistons depuis longtemps sur la nécessité d’une politique réellement commune de migration et d’asile. La mise en place d’un mécanisme de relocalisation solidaire et automatique, aurait permis d’éviter un tel drame » insiste l’eurodéputée, membre de la commission en charge des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures.

L’annonce par Ursula Von der Leyen dans son discours sur l’État de l’Union du retrait du règlement Dublin aurait pu nous réjouir mais notre crainte est que la Commission le remplace par un texte encore plus restrictif, avec le recours massif à la détention notamment.

Des milliers de demandeurs d’asile sont bloqués sur les îles grecques depuis des années : « c’est une honte, une tache indélébile de plus sur la politique migratoire et d’asile des États membres », assène Raphaël Glucksmann, eurodéputé Place publique membre de la commission en charge des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures. « La relocalisation dans d’autres États membres de l’UE, sur base volontaire, ne fonctionne pas : elle est lente et limitée à un petit nombre de personnes. Il y a urgence. Après les paroles de solidarité, nous appelons désormais à des actes concrets de responsabilité et d’humanisme », ajoute l’eurodéputé.

« Le nouveau pacte européen sur la migration sera-t-il à la hauteur pour empêcher de nouveaux drames ? Rien n’est moins sûr » concluent les membres de la délégation.