Viviane Reding, commissaire européenne déléguée à la Justice, a annoncé ce mardi 14 septembre , qu’elle allait lancer deux procédures d’infraction contre la France quant à sa politique envers les Rroms. La première porte sur le respect des dispositions légales en cas d’expulsions prévues par la directive sur la libre circulation, et l’autre sur le caractère discriminatoire des mesures prises par le gouvernement français. C’est la réunion du collège des commissaires, dans 15 jours, qui devrait valider cette décision.

« Même si la réaction de la commissaire intervient tardivement, les mensonges, l’arrogance et la désinvolture des autorités françaises semblent avoir eu finalement raison de la « patience » de Mme Reding. » analyse Sylvie Guillaume, députée européenne socialiste membre de la commission LIBE. « La découverte des circulaires ministérielles demandant aux préfets de cibler « prioritairement les Rroms » a fini par décider la Commissaire à réagir fermement sur un plan non seulement juridique, mais aussi politique. »

« Nous aurions aimé voir Viviane Reding plus combative la semaine dernière lors du débat au Parlement européen sur le sujet, ajoute-t-elle, et nous avons été nombreux à réclamer, depuis plusieurs jours, le déclenchement de telles procédures.»

Le Parlement européen, jeudi 9 septembre dernier, avait voté une résolution exigeant de la France l’arrêt immédiat de ces expulsions et demandant à la Commission de prendre ses responsabilités.