Christine Revault d’Allonnes Bonnefoy (S&D). – Madame la Présidente, Madame la Commissaire, ces dernières semaines, des milliers de femmes ont dénoncé le harcèlement sexuel dont elles sont victimes à travers les hashtags «#MeToo», «#MoiAussi» ou «#BalanceTonPorc».
Grâce à elles, les violences basées sur le genre apparaissent au grand jour. Oui, il s’agit d’un fléau qui sévit dramatiquement dans toute l’Europe. Une femme sur deux a déjà été victime de harcèlement sexuel. Celui-ci est trop souvent considéré comme une affaire privée et bien trop facilement toléré, d’autant que le dépôt de plainte relève trop souvent du parcours de la combattante.
Tous ces témoignages appellent une réponse politique. Je m’adresse ici à la Commission, à la Présidence et aux États. La convention d’Istanbul est le premier traité juridiquement contraignant au niveau international sur la lutte contre les violences faites aux femmes. La convention commence par ces mots: «La violence à l’égard des femmes doit être comprise comme une violation des droits de l’homme.» C’est grave et cela doit être fermement puni. Ce qui n’est plus tolérable, c’est l’impunité des auteurs. L’article 40 de la convention prévoit précisément des sanctions pénales en cas de harcèlement sexuel.
Dans notre rapport voté en septembre dernier, nous exhortons les États membres à accélérer les négociations pour que l’Union européenne ratifie cette convention plus vite, afin d’agir maintenant et plus efficacement pour les droits des femmes. Je demande aussi aux États qui ne l’auraient pas encore fait – et je salue l’Estonie, qui vient de le faire – de ratifier cette convention d’Istanbul, car l’adhésion de l’Union ne les dispense pas de leurs obligations.
Je finis en rappelant que la violence contre les femmes est enracinée dans notre société. Nous avons besoin d’un changement profond des mentalités et des comportements pour nous en affranchir durablement. Les femmes et les filles doivent être protégées partout et tout le temps.