Le Parlement européen a débattu aujourd’hui avec Josep Borrell, chef de la politique étrangère de l’Union européenne, Ursula von der Leyen, Présidente de la Commission européenne et Charles Michel, Président du Conseil européen, des menaces que fait peser la Russie – avec ses 125 000 soldats mobilisés – sur l’Ukraine, la démocratie et l’Union européenne.

Les membres de la délégation de la gauche sociale et écologique l’affirment avec force : notre soutien à l’indépendance, à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine est sans faille. Le temps est à la dissuasion, à l’affirmation et à la démonstration concrète d’une solidarité européenne forte à l’égard de Kiev.

Pour Raphaël Glucksmann, eurodéputé Place publique membre des commissions en charge des affaires étrangères, des questions de sécurité et défense et président de la commission spéciale sur les ingérences étrangères, « Il ne faut rien céder à Vladimir Poutine. Rien ne justifie les manœuvres militaires russes, qui ne sont qu’un moyen pour Moscou de dicter ses exigences intolérables à l’Ukraine et à l’UE. Ce que Poutine entend punir, aujourd’hui comme en 2014, c’est le choix souverain des Ukrainiens de se façonner un avenir démocratique et européen. Tout comme hier en Géorgie. La cible de Poutine dans ces pays comme au sein de l’Union européenne lorsqu’il finance et soutient les partis d’extrême droite est toujours la même : la démocratie ».

« Chacun à Bruxelles et dans les États membres soutient les Ukrainiens et défend la nécessité de sanctions sévères à l’égard de la Russie. Mais dans les actes, des hésitations se font sentir : frilosité allemande sur le levier Nord Stream 2 et réticence générale à cibler les biens mal acquis et propriétés immobilières luxueuses des oligarques corrompus, piliers du régime poutinien, qu’ils collectionnent en Europe. Le Kremlin n’aura de cesse de déclencher des crises tant qu’il n’en paiera aucun prix, tant que nous, Européens, ne l’en dissuaderons pas. » ajoute l’eurodéputé.

Pour les membres de la délégation de la gauche sociale et écologique, « c’est pour cette raison qu’il est urgent d’imposer l’Union européenne comme interlocutrice des Russes, et non plus simplement l’Allemagne ou la France. Il nous faut pouvoir imposer un coût aux manœuvres déstabilisatrices de Poutine. Les rapports annuels du Parlement sur la politique étrangère et de sécurité commune (PESC) et sur la politique de sécurité et de défense commune qui seront votés pendant cette session plénière plaident en ce sens : nous ne serons pris au sérieux que lorsque nous nous doteront de capacités autonomes de défense commune » concluent les membres de la délégation.