Le Parlement européen a adopté aujourd’hui son rapport sur la corruption et les droits humains. Établissant un lien causal direct et intrinsèque entre la corruption et la détérioration des droits humains dans le monde, l’Union européenne a fait de la lutte contre la corruption une priorité affichée de sa politique étrangère. Pourtant nous manquons encore cruellement d’instruments, de cohérence et de courage pour mener cette lutte.

Pour Raphaël Glucksmann, eurodéputé Place publique, Vice-Président de la sous-commission pour les droits humains et rapporteur fictif pour le groupe S&D sur ce rapport, « Notre bataille contre la corruption à l’étranger ne fonctionnera pas tant que nos banques accueilleront les fortunes volées ailleurs ou tant que les kleptocrates pourront acheter la nationalité européenne avec de l’argent volé. Pour être crédible, nous demandons une législation européenne sur la confiscation et la restitution des biens mal acquis, pour que ces biens reviennent aux peuples volés ».

Président de la commission spéciale en charge des ingérences étrangères, Raphaël Glucksmann insiste également sur la nécessité de lutter contre la corruption stratégique et la capture des élites utilisée par des acteurs étrangers hostiles comme la Chine et la Russie pour saper les démocraties : « Gerhard Schröder, Paavo Lipponen, Karin Kneissl, Štefan Füle, François Fillon, Jean-Pierre Raffarin, ces anciens dirigeants se vendent à Gazprom ou Huawei, c’est inacceptable et cela doit cesser » assène l’eurodéputé.

« Pour internationaliser notre lutte contre la corruption, il est par ailleurs urgent d’adopter une législation sur le devoir de vigilance des entreprises européennes, les contraignant à s’attaquer à la corruption et la mauvaise gouvernance dans leurs chaînes de valeur mondiales. » ajoute Raphaël Glucksmann.

« Ce rapport d’initiative reprend également nombre de nos propositions comme l’adoption d’une directive européenne contre la corruption afin d’harmoniser les sanctions à travers toute l’Union, la protection des lanceurs d’alerte contre les représailles et la délivrance de visas d’urgence pour les défenseurs des droits de l’homme » ajoutent les membres de la délégation de la gauche sociale et écologique. « Les propositions utiles sont là : les États et la Commission doivent désormais faire preuve de volonté politique » concluent les membres de la délégation.