Bruxelles- Les eurodéputés exigent des entreprises pétrolières, gazières, minières et forestières de révéler les sommes qu’elles versent aux gouvernements des Etats où elles extraient les ressources

C’est en substance le message du rapport McCarthy (S&D, UK) adopté mardi 18 septembre par la Commission des affaires juridique du Parlement européen.

Françoise Castex, membre de la Commission des affaires juridiques salue « une victoire pour les société civiles européennes et africaines qui se sont mobilisés sur ce texte depuis plusieurs mois déjà. C’est en outre, un rejet massif des propositions des 27 que les députés européens estiment trop faibles pour lutter efficacement contre la corruption internationale. »

L’eurodéputée socialiste se « félicite que les parlementaires n’aient pas cédé aux pressions des industries extractives et de certains gouvernements », hostiles à une plus grande transparence, et qui demandaient le maintien d’un certain nombre d’exception et s’opposaient à la publication des paiements pays par pays.

En retenant volontairement le seuil bas de 80 000 EUR pour les paiements à signaler, en supprimant les exceptions présentes dans l’ancienne directive, et en proposant d’étendre cette directive à d’autres secteurs comme le BTP et les télécoms, les eurodéputés exigent la vision la plus large possible des flux financiers entre ces entreprises et ces Etats.

Françoise Castex veut y voir « un signal fort envoyé au Conseil » qui examinera – procédure de codécision oblige – dans les prochaines semaines le texte adopté par les parlementaires.

« Dans tous les cas, c’est un premier pas dans la lutte contre la corruption qui perdure depuis trop longtemps dans les pays en voie de développement. Nous demandons désormais aux Etats membres de prendre leur responsabilités et d’adopter enfin une position stricte vis-à-vis de ces grandes multinationales qui entretiennent encore aujourd’hui un clientélisme à peine masqué dans les pays du sud », conclut l’eurodéputée du Sud ouest.