Le Parlement européen s’est prononcé pendant cette session sur deux rapports liés : l’un sur la liberté des médias et les attaques visant les journalistes ; l’autre sur la situation des droits fondamentaux dans l’Union européenne.

Il y a les gouvernements que nous dénonçons sans relâche car ils détricotent chaque jour un peu plus l’État de droit, comme en Hongrie ou en Pologne. Mais force est de constater que des politiques liberticides sont menées dans de nombreux pays européens, à des degrés divers certes, mais avec une tendance claire. En France l’actualité est là : le projet de loi « sécurité globale » menace directement un pilier de notre démocratie, la liberté de la presse.

Dans de nombreux États, les pressions et le harcèlement subis par les journalistes vont crescendo.

« Ce n’est pas réservé à la Pologne et la Hongrie. La situation en France aussi nous alerte. » s’alarment Sylvie Guillaume, présidente socialiste de la délégation de la gauche sociale et écologique et Raphaël Glucksmann, eurodéputé Place Publique, tous deux membres de la commission en charge des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures.

« La tentation de sacrifier les libertés fondamentales au nom de la sécurité est aujourd’hui forte jusqu’au sein de gouvernements qui se prétendent progressistes et libéraux. Cette tentation est dangereuse. Comme la normalisation des violences policières. Confrontées à la pandémie, au terrorisme, à l’insécurité, nos sociétés sont tentées par l’autoritarisme et risquent de basculer : c’est le moment pour nous de défendre avec force les principes de la démocratie mis à mal. » ajoutent les deux eurodéputés.

« C’est pourquoi nous soutenons avec force le conditionnement des fonds européens au respect de l’État de droit, et que nous insistons sur la nécessité de disposer d’un mécanisme de protection de la démocratie et des droits fondamentaux. La liberté, l’indépendance et le pluralisme des médias sont dans ce contexte plus nécessaires que jamais » concluent les membres de la délégation de la gauche sociale et écologique.