Les gouvernements européens ont été fortement critiqués, aujourd’hui à Strasbourg, pour leur manque de transparence et de coopération dans l’enquête sur leur implication dans les restitutions extraordinaires organisées par les services secrets américains sous l’administration Bush.
Dans une résolution votée aujourd’hui par le Parlement européen, les députés invitent les Etats membres de l’UE à divulguer leurs informations sur les vols de la CIA transportant des terroristes présumés.
Sylvie Guillaume, vice-présidente du groupe S&D a déclaré:
« De nouvelles preuves ont été récemment apportées par plusieurs médias et ONG, dont Amnesty International, sur l’implication des pays européens dans le programme illégal de la CIA dit de restitutions.
« L’Union européenne a une responsabilité collective, et nous attendons du Conseil et de la Commission qu’ils prennent une position claire sur ces violations des droits de l’homme ; ils ne peuvent plus rester silencieux.
« Nos concitoyens exigent des éclaircissements, or aujourd’hui, il reste plus de questions que de réponses. La lutte contre le terrorisme ne justifie pas tout, sans quoi elle perdrait toute légitimité et crédibilité ».
Claude Moraes, Coordinateur LIBE S&D, a déclaré:
« Les États membres ont le devoir de s’acquitter de leurs obligations en vertu du droit international et d’enquêter sur ces graves violations des droits humains qui ont eu lieu avec le programme de la CIA. Malgré les preuves croissantes, l’Europe refuse toujours d’assumer une quelconque responsabilité pour ces détentions illégales et les restitutions. Le soutien à ce rapport aujourd’hui devrait permettre d’imposer plus de pression sur les États membres pour qu’ils coopèrent pleinement avec l’enquête et assumer une responsabilité collective pour des actions passées. Le secret d’État ne peut pas faire obstacle à l’accès à la justice et à la divulgation de la vérité.
Tanja Fajon, député européen, rapporteur fictif pour le groupe S&D a ajouté:
« Il est clair que les États membres de l’UE qui sont également membres de l’OTAN ont été mis au courant et ont accepté de s’engager à respecter les mesures entreprises dans le cadre du programme de la CIA. Les États membres sont tenus par les normes internationales concernant les droits de l’homme de protéger l’intégrité et le bien-être de tout individu. C’est pourquoi nous pensons qu’un appel à la responsabilité collective de tous les États membres est nécessaire car aucun État membre n’a tenté d’empêcher les activités de restitution et de protéger les droits de l’homme des personnes concernées. »