Le Parlement européen s’est exprimé pendant cette session sur plusieurs sujets importants d’un point de vue social pour les Européens (droit à la déconnexion, logement social, utilisation du budget européen pour lutter contre le chômage dû au covid-19). Alors que la présidence portugaise organisera en mai son sommet clé à Porto sur l’Europe sociale, c’est le début d’un semestre crucial à nos yeux pour faire avancer un dossier aussi emblématique qu’embourbé.
« Défenseur de la semaine de quatre jours, je ne peux que saluer le rapport visant à instaurer un droit à la déconnexion dans l’ensemble de l’Union européenne. C’est une belle victoire de la gauche européenne face à la droite qui était contre ce type de protection sociale », explique Pierre Larrouturou, eurodéputé Nouvelle donne membre de la commission en charge de l’emploi et des affaires sociales. « En effet, à ce jour, le droit à la déconnexion n’existe que sous des formes différentes et seulement dans quelques États membres – France, Italie, Belgique, Allemagne et Espagne. La directive sur l’aménagement du temps de travail est datée sur ce point, et ne fait pas référence à un droit à la déconnexion, pourtant désormais indispensable pour garantir un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Ce droit est d’autant plus d’actualité que de nombreux salariés sont en télétravail pour cause de covid-19 » ajoute l’eurodéputé.
Un autre rapport adopté pendant cette session visera à faire des propositions pour lutter contre la crise sociale et la montée du chômage grâce au cadre budgétaire et au plan de relance. « Ces deux outils doivent permettre de lutter contre les conséquences sans précédent de la crise via des mesures sociales » ajoute Pierre Larrouturou, également membre de la commission en charge des budgets. « FSE+, SURE, aide aux plus démunis et garantie pour la jeunesse renforcée sont des outils que nous devons également utiliser au maximum. En particulier le système SURE, qui finance les systèmes de chômage partiel qui sauvent des millions d’emplois, montre toute la pertinence de la logique ‘travailler moins pour licencier moins’. La révolution numérique et l’urgence écologique feront que, dans certains secteurs, nous aurons besoin de moins de travail. Saurons-nous pérenniser et renforcer la logique de ce nouveau système SURE, pour éviter une flambée du chômage ? », renchérissent les membres de la délégation de la gauche sociale et écologique.
Enfin, dernier point social et crucial examiné pendant cette session, le logement. « Nous voulons faire du droit à un logement décent et abordable un droit fondamental, et mettre en place les solutions au sans-abrisme, inacceptable dans un continent riche comme le nôtre » insiste Sylvie Guillaume, présidente socialiste de la délégation de la gauche sociale et écologique.
« Le chantier de l’Europe sociale n’est pas une page blanche, mais nous sommes plus proches des fondations que des finitions, raison pour laquelle il est plus que temps d’avancer » concluent les membres de la délégation.