Strasbourg, le 13 octobre 2005

Rapport Bono /

« Les Etats membres doivent passer des grandes déclarations aux mesures concrètes », a martelé l’eurodéputé socialiste français Guy Bono, dont le rapport d’initiative a été adopté à une très large majorité ce jeudi 13 octobre par le Parlement européen. La Commission européenne, par l’intermédiaire de son commissaire à l’Education et à la Culture, M. Figel a accueilli favorablement le rapport du député socialiste français qui « arrive à un moment crucial ».

Le message est simple et sans ambiguïté : il faut presser le pas. Investir dans l’éducation est le meilleur moyen pour les économies de l’UE de rester compétitives face aux puissances émergentes. La stratégie de Lisbonne, lancée en 2000, a pour but de faire de l’Europe « l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde » à l’horizon 2010. Dans son discours Guy Bono a rappelé que « l’Europe n’aura pas d’économie compétitive si elle n’a pas un système d’éducation et de formation adéquat et compétitif« .

Le choix d’augmenter la productivité plutôt que de diminuer les coûts du travail était établi par la stratégie de Lisbonne, soumise depuis à une évaluation à mi-parcours. Or pour les députés européens, « les résultats obtenus sont mitigés« . D’où l’appel du Conseil européen de mars 2005 à la Commission, aux Etats membres et au Conseil d’entreprendre les réformes nécessaires. La disparité entre les différents systèmes d’éducation de l’Union reste un objet d’inquiétude.

Guy Bono préconise ainsi – outre la nécessité d’une dotation adéquate dans le cadre des prochaines perspectives financières, – l’augmentation des investissements au niveau national, la mise en oeuvre accélérée du programme « éducation et formation 2010 » – qui doit devenir « un véritable outil de suivi des politiques nationales et communautaires« .

Le rapport Bono préconise l’élaboration d’un programme de type « Erasmus » pour les apprentis, afin que selon les termes de son rapporteur « chaque jeune puisse à terme maîtriser deux langues étrangères parfaitement et que la mobilité en Europe puissent être l’affaire de tous « . Le rapport souligne dans le même sens la nécessité de valoriser les filières techniques, « porteuses d’emploi et d’intégration », et d’assurer une augmentation de 15% d’ici 2010 de diplômés des filières scientifiques.

Si le rapport a fait l’objet d’un véritable consensus au sein du Parlement européen, il n’en va pas de même pour tous les sujets. A ce titre, le rapporteur Guy Bono a rappelé que « tant qu’un budget  conséquent ne sera pas alloué à l’éducation au niveau européen, il n’y aura pas de véritable avènement d’une citoyenneté européenne et il sera toujours aussi difficile de se mettre d’accord sur un projet politique commun à mener ensemble, à 25« .