Thomas Pellerin-Carlin, député européen, membre suppléant de la commission du Contrôle Budgétaire

Christophe Clergeau, député européen, Vice-Président du Groupe S&D en charge du Pacte Vert

 

Au Parlement européen, la droite conservatrice a franchi une nouvelle fois une ligne rouge.

Le Parti populaire européen (PPE) s’est allié aux forces d’extrême droite à la Conférence des Présidents du Parlement européen pour lancer une attaque frontale contre la société civile européenne. Ensemble, ils ont imposé la création d’un groupe de travail biaisé au sein de la commission du contrôle budgétaire (CONT), visant exclusivement les ONG financées par des fonds européens.

Nous dénonçons avec force cette manœuvre politique. Car pendant que les multinationales, les lobbys industriels et certains gouvernements échappent à tout contrôle, ce sont les associations qui défendent les droits fondamentaux, la solidarité internationale, l’environnement ou la démocratie qui se retrouvent stigmatisées et mises en accusation.

Nous, eurodéputés français du groupe S&D, dénonçons cette instrumentalisation du Parlement européen pour en faire une arme contre la société civile.

Avec l’ensemble du S&D, nous avons proposé une alternative claire : un groupe de travail réellement équitable, qui examine la transparence de tous les bénéficiaires de fonds européens – ONG et entreprises, gouvernements et institutions européennes, lobbies industriels et entités privées. Cette proposition, fondée sur l’exigence d’exemplarité et d’égalité de traitement, a été rejetée. Le PPE a préféré s’enfermer dans une alliance avec l’extrême droite pour transformer un débat légitime sur la transparence en chasse aux sorcières.

Rien ne justifie une telle opération politique qui ne vise qu’à affaiblir l’action des ONG et à disqualifier les contre-pouvoirs que représente la société civile organisée.

Nous réaffirmons solennellement notre soutien aux ONG.

Nous réaffirmons notre attachement au principe de transparence – pour tous les bénéficiaires de fonds européens.

Et nous refusons que le Parlement européen devienne l’instrument d’un agenda politique réactionnaire, qui cherche à faire taire ceux qui dérangent.

Dans les semaines à venir, nous poursuivrons notre mobilisation :

– en poursuivant le dialogue avec les ONG ;

– en déposant des amendements pour garantir un traitement équitable dans les rapports budgétaires ;

– en alertant l’opinion publique européenne sur cette dérive dangereuse pour la démocratie.

Il est de notre devoir de protéger la société civile. De refuser le silence imposé aux voix critiques. De faire barrage à ceux qui, sous couvert de contrôle, veulent imposer la soumission.