En formulant ses propositions pour 2018, le Parlement a lancé les négociations budgétaires annuelles dans un contexte préoccupant. Ébranlée par le Brexit, fragilisée par la persistance des crises économique, sociale et migratoire, l’Union doit toujours composer avec un budget insuffisant qui ne lui permet pas de faire face aux enjeux.
Dans ce contexte, le Parlement européen a clairement exprimé ses attentes. Tous les moyens disponibles dans le budget 2018 devront être mobilisés dans la lutte contre le chômage des jeunes et pour des emplois de qualité, pour l’investissement dans l’avenir, l’accueil des migrants, la sécurité commune, le soutien à la recherche et à l’agriculture.
Surtout, le Parlement renouvelle sa demande que le budget à venir soit sincère et à la hauteur des objectifs politiques affichés. Il n’est pas question de poursuivre dans la voie irresponsable des annonces de mesures non-financées, des programmes sacrifiés et des factures impayées. Si les États membres veulent que le budget de l’Union prenne en charge de nouvelles dépenses, comme la Défense ou le pass Interrail, ils doivent accompagner ces mesures de moyens additionnels. Il serait impensable que leur financement soit ponctionné sur d’autres programmes.
En insistant une fois de plus sur la nécessité de réformer le système de financement de l’Union et son mode de programmation pluriannuelle des dépenses, le Parlement joue son rôle de codécideur budgétaire, en responsabilité. L’heure n’est plus aux tergiversations, l’Union est en danger. Seule une véritable ambition budgétaire peut la sauver. C’est pourquoi nous devons rapidement lui dégager de nouvelles ressources propres pour qu’elle retrouve les moyens d’agir.