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Strasbourg, le 26 avril 2007

Très inquiet de la montée de l’intolérance et des déclarations homophobes en Pologne, le Parlement européen a rappelé le gouvernement de ce pays à ses devoirs: dans une déclaration commune aux groupes socialiste, libéral, des Verts et de la Gauche unitaire adoptée aujourd’hui à Strasbourg, les députés appellent les autorités compétentes en Pologne « à condamner publiquement et à sanctionner les déclarations formulées par les dirigeants publics et personnalités incitant à la discrimination et à la haine pour des motifs d’orientation sexuelle ».

« Tout autre attitude constituerait une violation de l’article 6 du Traité de l’UE », précise le texte, en référence au respect des droits fondamentaux.

La résolution énumère une série de cas avérés d’homophobie dans plusieurs pays européens. Elle mentionne en outre une déclaration du vice-premier ministre polonais dans laquelle il annonce un projet de loi prévoyant « le renvoi, des amendes ou des peines d’emprisonnement pour les directeurs d’école, les enseignants et les élèves exerçant des activités militantes pour la défense des droits des Lesbiennes, gays, bisexuels et transsexuels (LGBT) dans les écoles ».

« Ces propos révèlent en effet un état d’esprit inacceptable et ce n’est pas monsieur tout le monde qui les a tenus. Il s’agit d’un membre du gouvernement », a déclaré hier Martine Roure, porte-parole du Groupe socialiste pour les Libertés civiles, lors du débat en séance plénière.

Le texte du Parlement « prie instamment » les autorités polonaises « de se garder de proposer ou d’adopter des lois dont le contenu se rapprocheraient des propos tenus par le vice-premier ministre et le ministre de l’Education ».

Il envisage également d’envoyer sur-place une délégation du Parlement pour dresser un bilan de la situation et d’ouvrir un dialogue avec les parties concernées.

« Cette résolution est une initiative importante du Parlement européen qui confirme notre volonté  de lutter pour l’égalité des droits pour tous », déclare pour sa part Michael Cashman, député socialiste et président de l’intergroupe pour les droits des Homosexuels et des Lesbiennes.

« Nous ne devons jamais baisser la garde dans la défense des droits de l’Homme. L’Histoire nous apprend qu’en détournant les yeux nous recréons la souffrance et la cruauté du passé », ajoute le député travailliste.

« Nous souhaitons mettre un terme à la différence de traitement subi par les homosexuels sur le sol de l’Union et nous nous rendons compte que la route est encore longue. Nous ne pouvons pas toutefois passer notre temps à voter des résolutions. Nous devrons à l’avenir réfléchir à des outils qui nous permettent d’agir efficacement », conclut Martine Roure.