Le Parlement européen a adopté aujourd’hui une résolution sur la volatilité des prix des denrées alimentaires et des matières premières. Pour les socialistes, le droit à la sécurité alimentaire est un droit élémentaire et fondamental, qui fait partie des droits de l’homme.

S’exprimant dans le débat au nom du groupe Socialistes & Démocrates, Stéphane Le Foll a d’abord remarqué que « la tendance à l’augmentation des prix agricoles et des matières premières agricoles est une tendance longue qui va durer pour trois raisons : premièrement, l’évolution démographique du monde et l’augmentation de la population mondiale. Deuxièmement, le fait que nous sommes rentrés, avec le réchauffement climatique, dans des aléas climatiques qui posent problème, comme la sécheresse ou les inondations. Troisièmement, parce que le monde se développe aussi. Avec de nouveaux pays émergents, les niveaux de consommation augmentent. Donc, la tension sur les marchés agricoles et les matières premières agricoles est une tendance lourde. Elle est aggravée par la volatilité des prix et la volatilité des prix est une conséquence de la financiarisation de l’économie mondiale ».

« Face à cette spéculation, nous avons les moyens d’agir concrètement : la transparence sur les stocks avec la mise en œuvre d’une politique publique de stocks en Europe et une gestion au niveau mondial, en particulier au niveau de l’ONU, est une nécessité. Deuxième action à mener, la régulation des marchés financiers et de la spéculation financière, en particulier en refusant que le volume spéculatif n’ait plus aucune connexion avec les quantités physiques échangées sur les marchés. On ne peut pas accepter, sur la question alimentaire, que des spéculateurs viennent spéculer sans tenir compte des conséquences que cela peut avoir puisqu’il s’agit de la nourriture du monde et de l’humanité », ajoute l’eurodéputé.

Kader Arif, lors du débat, a regretté « qu’il faille une crise en Europe pour susciter le débat. L’année dernière, lorsque les pays en développement se soulevaient dans ce qu’on a appelé les « émeutes de la faim », l’Europe n’a proposé que des réponses d’urgence – comme l’envoi de semis et d’engrais – mais aucune proposition de fond. Les pays en développement sont prisonniers des monocultures d’exportation, avec une Europe qui n’est pas à leurs côtés et qui ne consacre que 4% de son aide au développement au secteur agricole. Nous devons donc revoir notre politique de développement. D’autres politiques doivent être mobilisées, comme la politique commerciale : les accords commerciaux doivent préserver les petites exploitations agricoles et le droit à l’alimentation ».