Le Parlement européen a approuvé à une grande majorité le rapport du député socialiste français Jean-Claude Fruteau sur la réforme du régime d’aide des producteurs européens de bananes.

 

« La réforme va dans la bonne direction, pour Jean-Claude Fruteau, Premier vice-Président de la commission parlementaire de l’agriculture. Elle devrait permettre de mieux assurer la viabilité du secteur, notamment dans les régions ultrapériphériques, et en particulier les départements français des Antilles, où la banane joue un rôle économique et social fondamental, sans aucune alternative agricole économiquement viable« .

 

Tout en approuvant la philosophie générale de la réforme, le rapporteur a fait part en séance plénière à Strasbourg d’un certain nombre de craintes:  

 

1 –  Compte tenu de l’instabilité du tarif douanier en ce qui concerne la banane, les députés européens demandent que des mesures concrètes soient prises si la situation commerciale externe venait à se dégrader. Seule cette mesure permettra de garantir la survie d’un secteur vital pour nombre de régions ultrapériphériques.

 

« Les aides consacrées aux producteurs communautaires de bananes sont une nécessité pour compenser les dysfonctionnements du système commercial mondial, et notamment l’écart existant entre les normes sociales et environnementales des pays européens et celles des pays d’Amérique centrale et latine. Pour être efficaces, ces mesures de régulation interne doivent être en phase avec les outils de régulation externe, via un accroissement des enveloppes en fonction d’une éventuelle baisse du tarif douanier », a déclaré Jean-Claude Fruteau.

 

2 – les députés européens ont également plaidé pour le maintien du système actuel d’avances financières, sous peine de mettre en péril la survie des producteurs. « Ces-derniers seraient dès lors contraints à l’emprunt privé, alors même que l’insécurité caractérisant l’environnement commercial dans ce secteur n’incite pas à accorder des prêts à long terme. Dans ce contexte d’instabilité économique, c’est bien à la puissance publique européenne d’apporter les garanties suffisantes, pour que la situation générée par ses choix de politique commerciale au niveau mondial ne se retourne pas contre les intérêts des agriculteurs les plus fragiles de l’Union« , a conclu le député européen de l’Outre-mer.

Strasbourg, le 13 décembre 2006