L’Europe est en retard par rapport aux Etats-Unis, à l’Inde, à la Chine et au Japon dans sa prise en considération de la recherche et du développement comme véritable priorité politique. Le septième programme-cadre de recherche et de développement (PCRD), voté aujourd’hui au Parlement européen à Strasbourg, a pour vocation de devenir la pierre angulaire de la construction d’un espace européen de la recherche prévu par la Stratégie de Lisbonne.

« Nous souhaitons échapper au risque d’une année blanche pour la recherche, tant ce domaine est stratégique pour notre compétitivité face à nos concurrents« , souligne Catherine Trautmann, membre de la commission parlementaire de l’industrie et rapporteur pour avis sur un des volets du rapport concernant la mise en place d’un Conseil européen de la recherche (programme dit « Idées »).

L’ensemble du programme a avant tout pour mission de renforcer la communauté scientifique, de développer les savoirs et la compétitivité au sein de l’Union européenne et d’insuffler de nouvelles perspectives pour l’avenir. Notamment par la création du Conseil européen de la recherche (CER), mesure phare du nouveau PCRD, qui soutiendra vigoureusement la recherche fondamentale au niveau européen. Fonctionnant par et pour la communauté scientifique, le futur CER – qui devrait être opérationnel dès le 1er janvier 2007 – renforcera l’appareil de la recherche par des « plateformes technologiques européennes » et des « initiatives technologiques conjointes » pour lesquels pourront être mobilisés des fonds régionaux.

« Autonomie, indépendance et transparence caractérisent cet organe, qui donnera à l’UE de véritables perspectives et scellera la confiance avec le monde des chercheurs« , dit avec optimisme l’élue strasbourgeoise. « Nous espérons qu’il contribuera à attirer vers les métiers de la recherche la jeune génération de nos diplômés. »

Des bourses individuelles fondées sur l’excellence vont être attribuées selon des critères définis par les scientifiques. Compte tenu du fait qu’en Europe il existe une pénurie d’au moins 700 000 chercheurs, il est nécessaire de soutenir fortement les jeunes chercheurs pour espérer atteindre en 2010 l’objectif de 3% des investissements en R&D. Le nouveau programme-cadre, à travers le renforcement des bourses Marie Curie, devrait permettre de lutter contre la fuite des cerveaux, de faire de l’Union une zone attrayante pour les meilleurs chercheurs du monde, et de faciliter la mobilité géographique et intersectorielle.

Strasbourg, le 15 juin 2006