Depuis 2003, l’Union Européenne a mis en place un encadrement très complet et très strict de la pêche des espèces d’eau profonde, notamment à la demande des professionnels français. Un encadrement  encore plus contraignant prévu dans les prochains mois pourrait avoir des conséquences sans précédent pour le secteur.

 

Avec 120 emplois et 40% du chiffre d’affaires de ses chalutiers hauturiers directement liés à la pêche en eau profonde, l’armement Scapêche de Lorient en Bretagne serait particulièrement impacté par cette nouvelle législation, et à sa suite toute l’activité de pêche de la région. Or, cet armement s’est engagé dans une démarche dite de « pêche responsable » depuis 2006.

 

C’est la raison pour laquelle, les professionnels, Cap L’Orient, Agglomération de Lorient  et  la Région Bretagne ont souhaité faire part de leurs interrogations et de leurs inquiétudes à l’Eurodéputée socialiste française Estelle Grelier, membre de la commission de la pêche du Parlement européen. Les échanges intervenus ont convaincu l’élue de l’eurocirconscription Nord-Ouest et de la cité portuaire de Fécamp (Seine-Maritime) de la réalité des méthodes durables de pêche en eau profonde invoquées par les pêcheurs lorientais.

 

Estelle Grelier est donc intervenue lors de la session plénière du Parlement européen qui s’est déroulée cette semaine à Strasbourg, pour se faire leur interprète et communiquer à la Commission les résultats de l’analyse des données biologiques et d’activité de pêche recueillies par les chalutiers lorientais en collaboration depuis 10 ans avec l’Ifremer, qui, a-t-elle affirmé, « montrent aujourd’hui une adéquation entre les prélèvements et l’état de la ressource, permettant une pêche responsable et durable« .

Elle a précisé que « ces évolutions positives sur la ressource sont le résultat de la mise en place d’un encadrement fort de ces pêcheries et de pratiques ayant un impact minimal sur le milieu« . Elle a souhaité que la mise en œuvre de la future réglementation tienne compte des bonnes pratiques existantes et des conséquences encourageantes sur l’état de la ressource.

 

La Commission européenne, bien que reconnaissant et encourageant les efforts fournis par les professionnels de Lorient,  est cependant restée sourde aux arguments avancés par l’Eurodéputée. L’institution refuse de reconnaître que les pratiques de pêche des stocks d’eau profonde dans l’Atlantique du Nord-Est sont durables, et pour la ressource, et pour les écosystèmes.

 

Pour l’Eurodéputée, il est regrettable que la Commission n’attache pas plus d’importance aux observations faites sur le terrain. A l’aube d’une nouvelle réforme de la Politique Commune de la Pêche, elle a regretté que cette pêche soit stigmatisée et a une nouvelle fois rappelé sa conviction que la mise en œuvre de cette réforme nécessite l’association et l’adhésion des professionnels de la pêche qui œuvrent en faveur d’une pêche durable et font preuve de responsabilité.