Jean-Paul Denanot, au nom du groupe S&D. – Monsieur le Président, en tant que responsable des autres sections pour le compte du groupe S&D, mes contributions et celles de mes collègues sont allées dans le sens d’un budget équilibré mais offensif du point de vue politique.

Les moyens budgétaires sont, d’une certaine façon, le carburant politique du Parlement européen. Je demande donc à tous mes collègues d’appuyer cette démarche destinée à donner du poids au Parlement européen dans la gouvernance européenne. Le réveil du Parlement se fera à ce prix et notre institution jouera ainsi le rôle démocratique qui doit être le sien.

Bien entendu, pour ce qui est des questions administratives, les engagements de réduction devront être tenus, sans toutefois mettre en péril les diverses institutions représentatives. Je pense notamment au Conseil économique et social, qui veille aux questions sociales; au Comité des régions, qui veille aux questions territoriales; à la Cour de justice et à d’autres.

Enfin, les questions liées à la sécurité devront effectivement bénéficier des crédits nécessaires pour la protection à la fois des personnes et des biens.

En tant que membre de la commission des budgets, je souhaite rappeler que le budget ne doit pas être une affaire de spécialistes, mais qu’il doit être au cœur des politiques européennes. Négliger le budget, c’est négliger les politiques communautaires, déserter la sphère publique; c’est, finalement, abandonner les citoyens européens et l’idée même de l’Europe.

Le projet de budget 2017 tel qu’il a été adopté par la commission des budgets, qui utilise toutes les flexibilités, y compris la révision du CFP, est un budget qui pourrait nous convenir dans le contexte actuel et doit être pris en compte dans son intégralité par le Conseil – et j’insiste beaucoup sur ce point. Si tel n’était pas le cas, nous mettrions en péril les porteurs de projets relevant de la cohésion, les agriculteurs, concernés par la politique agricole commune, mais aussi l’existence même de l’Europe dans le monde, compte tenu notamment de la question des migrants. Enfin, nous ne prendrions pas en compte les problèmes de l’emploi, en particulier l’emploi des jeunes.

Toutefois, il ne faut pas perdre de vue la nécessité d’avoir de nouvelles ressources. Nous ne pouvons pas éternellement mettre en place de nouvelles politiques sans en assurer le financement. Le budget ne peut pas être un pot commun dans lequel chacun se sert mais que personne ne veut alimenter.