Isabelle Thomas (S&D). – Monsieur le Vice-Président, Monsieur le Ministre, nous partageons l’engagement de la Commission face à la crise des réfugiés, que ce soit pour avancer vers un accueil digne et partagé des demandeurs d’asile, pour améliorer la gestion de nos frontières ou pour renforcer nos instruments de coopération avec nos partenaires. Tous ces dispositifs sont bienvenus.

Il reste le financement de ces mesures et donc leur sincérité. L’accord sur le budget 2016 signé il y a deux mois a épuisé l’essentiel des marges budgétaires. De l’aveu même de la Commission, nous sommes désormais condamnés à des montages financiers, je cite: «créatifs». Ces créations ne répondent à aucune procédure ordinaire, et la facilité pour la Turquie en est un exemple. On renforce le budget de l’Union, mais sans toucher au plafond du cadre financier pluriannuel.

Les chefs de gouvernement peuvent ainsi laisser croire, avec un message assez hypocrite, qu’on ne renforce pas l’Union. Les europhobes de cette Assemblée se nourrissent de ces demi-vérités, de ces faux-semblants.

Monsieur le représentant du Conseil, dites à vos collègues de cesser d’avoir l’Europe honteuse. À chaque conseil sont déléguées plus de responsabilités pour l’Union, mais quid des moyens pour les mettre en œuvre?

Nous avons cette année une occasion à saisir avec l’obligation de réviser le cadre financier pluriannuel. Nous pouvons hisser le budget de l’Union à la hauteur de ses responsabilités. Puisque, ce matin, nous avons parlé avec le commissaire Moscovici d’avancées importantes sur la fiscalité des multinationales, pourquoi ne pas envisager cette taxe au niveau de l’Union? Nous cesserions ainsi la concurrence stérile qui détruit nos fiscalités nationales et nous réduirions sensiblement les contributions nationales au budget de l’Union.