Liem Hoang Ngoc (S&D). – Madame la Présidente, Monsieur le Commissaire, mes chers collègues, alors que la zone euro s’enfonce dans la récession, le Parlement doit adresser un signal fort à la Commission et au Conseil. Pour cela, il faut un large compromis. Ce compromis, mes chers collègues, la rapporteure aurait voulu l’obtenir au sein de la commission des affaires économiques et monétaires, mais elle n’a pas réussi.

Nous avions de nombreux griefs contre le six-pack mais, aujourd’hui, face à l’urgence de la situation, nous pouvions souligner ensemble que ce six-pack est bien plus adapté à la situation que les recommandations de la Commission. Celle-ci demande à la plupart des États de réduire de 1,5 point de PIB leur déficit en pleine récession, alors que le six-pack recommande seulement une réduction de 0,5 point de PIB. Un point de PIB d’austérité en moins, cela peut favoriser la reprise et éviter des dizaines de milliers de pertes d’emplois.

C’est simplement ce message que demandait Elisa Ferreira dans son rapport. Le six-pack, rien que le six-pack! Mes chers collègues, il est encore possible de reconsidérer vos positions lors du vote en plénière et d’adresser ce message raisonnable et indispensable avant le Conseil du printemps.

Liem Hoang Ngoc, rapporteur suppléant. − Monsieur le Président, Elisa Ferreira, qui est rapporteure, est empêchée et m’a demandé de la remplacer pour dire, notamment, qu’elle regrettait l’alliance paradoxale et contre nature qui s’est faite au sein de la commission de l’emploi et des affaires sociales pour dénaturer le rapport dont elle avait la charge.

Nous autres, socialistes et démocrates, regrettons que des fédéralistes – et il y en a dans cette alliance paradoxale – aient cédé aux thèses eurosceptiques dans le vote de ce rapport.

En effet, ce rapport, s’il est voté en l’état où il a été voté au sein de la commission de l’emploi et des affaires sociales, n’a désormais plus d’annexe. Il n’a plus de recommandations, notamment celles auxquelles des fédéralistes peuvent être attachés: des recommandations quant à la gouvernance économique, au renforcement du rôle du mécanisme européen de stabilité, au saut démocratique et, en particulier, des recommandations quant au rôle du Parlement européen dans le semestre européen et dans l’examen annuel de la croissance, des recommandations concernant la lutte contre l’évasion fiscale. Vous pouvez comprendre que, dans la liste que j’égrène, ce sont des recommandations que les eurosceptiques n’aiment pas voir dans un rapport du Parlement européen.

Je voudrais aussi m’adresser à mes amis du groupe ALDE. J’ai été, tout à l’heure, épinglé par Sylvie Goulard. Je croyais pourtant que le groupe ALDE, centriste, était pragmatique et qu’il nouait ses alliances au gré des nécessités. En l’occurrence, le pragmatisme nous, nous le revendiquons. Oui, nous avons combattu le six-pack mais oui, nous disons qu’aujourd’hui il est bien mieux adapté à la situation que les actuelles recommandations de la Commission. Il ne s’agit même pas d’utiliser le volet flexible du six-pack, il s’agit d’appliquer le six-pack et rien que le six-pack.

Nous regrettons que les professions de foi fédéralistes de ce matin de M. Verhofstadt, qui a invité tous les fédéralistes à se rassembler, n’aient pas été mises en application lors du vote en commission.

Cela dit, il reste encore le vote en plénière. Pour notre part, nous allons à nouveau déposer des amendements qui, vous le verrez, seront extrêmement constructifs. Il nous reste un peu de temps pour trouver, éventuellement, un nouveau compromis et un compromis des forces fédéralistes et pro-européennes dans ce Parlement. Je vous invite à les étudier, mes amis des groupes ALDE et PPE. C’est important pour la suite. C’est important pour l’Europe.